Comme le rapportait l’expert-comptable Isabelle Chevreuil, c’est compliqué d’absorber dans l’emploi les 4.000 jeunes arrivant chaque année sur le marché du travail. C’est pourquoi la couveuse d’entreprise Oudjerebou (essayer en shimaore), en partenariat avec le Rotary Club Mamoudzou Hippocampe et le rectorat de Mayotte, a lancé cette première édition qui met déjà les élèves face à leur avenir.
Mayotte territoire en tête de la dynamique dans la création d’entreprises avec +33% en 2020 par rapport à l’année précédente, spécialement dans les secteurs marchands non agricoles en 2020. C’est pour la plupart une bascule du secteur informel au formel avec l’application à Mayotte du statut d’auto-entrepreneur. Comme quoi, la convergence vers le droit commun, ça a du bon.
C’est assez en tout cas pour parler de Mayotte en positif, ce que soulignait Farah
Hafidou, présidente de Oudjerebou : « Les superlatifs négatifs pleuvent sur Mayotte, j’aimerais que les superlatifs positifs prennent le dessus, soulignant que Mayotte peut être une terre d’excellence, où par exemple la pérennité des entreprises serait la plus élevée. Il faut que Mayotte soit un premier choix ».
Après les sacs, des blouses en fibre de bananiers
Pour relever cette ambition, plusieurs acteurs proposent des solutions. Patrick Loval, rappelle le lieu dédié au développement de projets au sien de son lycée des Lumières, « pour que Mayotte ne soit pas un département de fonctionnaires mais de jeunes qui vont créer de la richesse ».
De son côté Oudjerebou a accompagné lycéens et étudiants dans leur portage de projet, ils concourraient chacun dans leur catégorie.
Côté scolaire, le 1er prix était attribué aux quatre initiateurs de sacs en fibre de bananier du lycée des Lumières qui s’étaient illustrés à la Fête de la science, pour leur projet Ouzihira d’utilisation de bioemballage à partir de feuilles de bananiers, « pour lutter contre les déchets ». Depuis que nous les avions rencontré, ils ont poursuivi dans la confection de sacs et ont élargi leur idée « Nous voulons essayer de confectionner des blouses de chimiste à partir de fibre de bananiers ».
Le 2ème prix est attribué aux Terminale STMG de Sada, pour Dangadzo, « nous voulons créer un parc d’attraction à Boinatsa, car il n’y en a pas à Mayotte ». Le 3ème lauréat est en terminale Maintenance et Bâtiment au lycée professionnel de Dzoumogne, et veut créer son entreprise Daou Construction, « pour les installations électriques et la maintenance ».
Trente projets au départ
Parce que la création d’entreprise doit concerner toute la population, au-delà des publics facilement joignables, la couveuse Oudjerebou se rend dans les quartiers prioritaires « pour sensibiliser les jeunes adultes à la création d’entreprise. Nous avons mis en place le concours ‘Mon quartier entreprend’ ».
Dans la catégorie Etudiants, c’est Koko Experience de trois étudiants du Centre universitaire qui remportait le 1er prix, suivi de Majiland, quatre élèves du lycée des Lumière à nouveau, et en 3ème prix, May Ylang Expert Touristes.
Si trois lauréats ont été primés dans chaque catégorie, ce sont 30 projets qui avaient été déposés au départ, aboutissant à 10 finalistes.
Ils ont tous reçu des cadeaux différenciés en fonction de leur place, allant d’un chèque cadeau, à un coffret Madora, en passant par une tablette Batimax, un chèque cadeau Air Austral, une visite de l’abattoir AVM de Kahani. Les partenaires avaient répondu nombreux, pour ne citer que Madora, Batimax, Issoufali/Air Austral, Tand’M architecte, Colas, Pôle emploi, etc.
« Croyez dans vos projets, et faites de vos projets une réalité », encourageait Nadjima Ahmed, directrice de la couveuse.
Anne Perzo-Lafond
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