Pas de discussion sur la forme ou la gestion du port, mais la nécessité d’une bonne entente. “Nous tout ce qu’on veut c’est que le port fonctionne à des tarifs raisonnables, la question de la forme n’a pas été vraiment débattue” élude Denis Robin, ancien préfet de Mayotte et secrétaire général à la mer. Le sujet du port de Longoni a néanmoins été “longuement discuté” lors de la rencontre qui s’est tenue hier à la CCI entre le préfet et les acteurs réunis au sein du tout nouveau cluster maritime de Mayotte. Et si le port est “une question qui va bien au delà du cluster, ce port est l’outil dont on a besoin pour que les filières se développent. Si le port dysfonctionne ou si les relations ne sont pas bonnes entre le port et les acteurs, ça ne peut pas marcher, donc il faut qu’on règle cette question. Le port de Longoni c’est aussi la porte d’entrée de Mayotte. Si le port n’assure pas cette fonction dans de bonnes conditions économiques, c’est toutes les questions de prix et d’approvisionnement qui sont posées. On a tous intérêt à retrouver un bon fonctionnement harmonieux” a résumé le haut fonctionnaire.
Autres sujets abordés, la communication entre les filières, et l’environnement, la décarbonation étant un des enjeux phares des clusters maritimes à l’échelle nationale.
A Mayotte, c’est la pollution plastique qui a principalement attiré l’attention du secrétaire général, navré de voir les dégâts subis par les mangroves, une quinzaine d’années après son affectation sur l’île.
“La question de la pollution n’est pas forcément traitée par les clusters maritimes, mais on l’a abordée, j’ai été triste de voir qu’il y a toujours autant de plastique dans les mangroves. La pollution quand elle arrive en mer, il est presque déjà trop tard, il faut la traiter à terre. Il faut mettre en place des filières de traitement des déchets” analyse-t-il.
Le gros du travail sera surtout pour le nouveau cluster de développer une vision commune, entre des acteurs peut-être peu habitués à communiquer entre eux.
Et pourtant, “le cluster maritime c’est un lieu où les entreprises se rencontrent, débattent et construisent ensemble des projets autour du maritime. Il y a des tas de filières, le transport, les chantiers, la pêche, la plaisance, le tourisme… Toutes ne peuvent se développer qu’avec une vision commune du territoire. Elles ont aussi besoin d’aide des pouvoirs publics. Donc le cluster maritime devient l’interlocuteur de l’Etat, du CD, pour fédérer toutes les énergies” salue Denis Robin. Pour lui, trouver un équilibre économique et environnemental ne sera “pas simple”, mais il l’assure, le cluster s’inscrit dans une “relation interactive permanente” afin de “veiller à ce que l’ensemble des acteurs marchent bien dans le même sens”. Grâce au cluster maritime, les petits bateaux auraient-ils enfin des jambes ?
Y.D.
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