« Il faut absolument donner les moyens à la jeunesse de s’exprimer ». Sur la scène, la directrice générale de TotalEnergies, Mme Karine Poisson ne tarit pas d’éloges sur le travail et la motivation fournis au cours des 7 mois qu’aura duré le Challenge Startupper.
Des critères précis pour départager les candidats
Une 3e édition haute en couleur qui a réuni 32 pays du continent africain avec près de 13 885 dossiers complets adressés aux gestionnaires du Challenge. A Mayotte, rattachée à la région d’Afrique de l’Est, ce sont 32 dossiers complets qui ont été déposés et 13 finalistes qui ont eu l’opportunité de présenter leur projet devant le jury local d’experts. « Ce jury local, explique Yasmina Saïd, directrice de la communication chez TotalEnergies, est un plus dans la mesure où il tient compte des spécificités du territoire pour évaluer les projets ».
Pour départager le foisonnant vivier d’innovation qui s’est présenté face à eux, le jury s’est appuyé sur trois critères d’évaluation : « la réponse à l’un des 17 objectifs du Développement durable énoncé par l’Organisation des nations unies pour avoir des impacts positifs à Mayotte, le caractère innovant du projet pour répondre aux problématiques locales et la faisabilité de ce projet car une bonne idée doit pouvoir voir le jour », énumère Karine Poisson.
Valoriser la jeunesse acteur majeur du développement
L’objectif de ce Challenge à Mayotte est incontestablement de mettre en exergue la jeunesse de l’île comme moteur de son développement, acteur d’autant plus prépondérant que les femmes ont un rôle à part entière à y jouer. En 2020, elles ont contribué à la création d’une entreprise individuelle sur deux notamment dans les domaines d’activités liées à la santé, l’action sociale ou encore le commerce et les services aux particuliers. Pour mettre en lumière cet engagement entrepreneurial, le Challenge Startupper a décidé d’attribuer un prix spécifique pour encourager l’entrepreneuriat féminin, celui de la « Meilleure entrepreneuse ».
Au terme des discours, les 3 lauréats ont été successivement dévoilés, l’effet de surprise
étant pleinement respecté. Le prix de la meilleure startup de moins de 3 ans a été décerné à Rachid Abdou Moussa pour Maoclav concepts. Cet entrepreneur a mis au point un clavier numérique permettant de faciliter l’apprentissage de toutes les langues dérivées du swahili, shimaore et kiboushi comprises. Le prix de la meilleure idée ou projet d’entreprise a été remis à Hannah Dominique pour Habit’ me, projet d’économie solidaire qui vise à lutter contre l’insalubrité de l’habitat. Enfin, Amina Madi-Bao a été récompensée du prix de la meilleure entrepreneuse avec Aux délices d’@mina, boulangerie et pâtisserie respectueuses de l’environnement et des traditions culturelles locales.
Mayotte, grande gagnante du Challenge Startupper
Fierté et émotion gagneront peu à peu les heureux élus, « je tiens à remercier ceux qui m’ont accompagné dans cette aventure car sans eux cela n’aurait pas été possible », témoigne le fondateur de Maoclav. Quant à Hannah Dominique, la surprise est totale « merci de croire en ce projet qui est un projet d’équipe dans l’économie sociale et solidaire ».
Si à l’échelle individuelle chaque lauréat remporte une dotation financière, une visibilité médiatique ainsi qu’un coaching personnalisé, collectivement Mayotte sort indubitablement grandie par ces projets d’envergure qui visent à préserver et à valoriser le patrimoine local et ses traditions. Des aventures humaines loin d’être terminées et dont le potentiel ne demande qu’à rayonner.
Pierre Mouysset
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