24.9 C
Dzaoudzi
vendredi 22 novembre 2024
AccueilEnvironnementAprès les pelleteuses, début de réappropriation du quartier Carobole

Après les pelleteuses, début de réappropriation du quartier Carobole

Un des cadres de la mairie de Koungou avait prévenu, « la politique de rénovation urbaine, ça tire tout vers le haut ! » Des compétences sont arrivées dans la commune, et se déployaient se vendredi sur la végétalisation de la partie inconstructible du quartier de Koungou qui avait été rasé par les pelleteuse. En attendant les futurs logements.

L’éviction des 250 cases en tôle sur le terrain Carobole avait été menée par la préfecture dans un climat d’une rare violence, qui s’était terminée par l’incendie partiel de la mairie de Koungou. Une nuit de cauchemar que les habitants des immeubles voisins ne veulent pas revivre, des jeunes ayant pénétré de force dans les habitations. Depuis l’adoption de la loi Elan, la préfecture mène ces opérations sur les zones étendues d’habitats insalubres, et où de surcroit, des bandes se sont installées, faisant régner la terreur. Une réponse appropriée, puisque depuis, le quartier est calme, là où auparavant, des agressions se commettaient, notamment la nuit, sur la route.

Si une partie des habitants des cases en tôle n’a pas été prise en charge faute de situation administrative en règle, environ 200 familles qui résidaient sur place sont concernées par le relogement dans les futurs appartements qui vont sortir de terre, et sont actuellement hébergées dans des habitats provisoires ou dans de la famille, en attendant que le nouveau quartier sorte de terre. « La phase de candidatures est close, nous allons bientôt attribuer les marchés », nous indique Bastien Cramps, Chef de projets RHI à la mairie de Koungou. Complété par sa collègue Rifouata Ali, Coordinatrice Aménagement à la mairie, « ce seront des immeubles érigés en R+3 selon le PLU, qui proposeront 500 appartements. Nous allons donc pouvoir loger beaucoup plus de monde sur ce terrain. Nous sommes sur du Très social, tout en proposant un parcours résidentiel pour inciter les gens à se diriger ensuite vers l’accession sociale. »

Les enfants du quartier commencent à venir y jouer, une satisfaction pour Farid Abdallah qui met une dernière touche aux plantations

En attendant, la nature a repris ses droits, et la terre rouge s’est verdie en cette fin de saison des pluies. Mais un pan très incliné du quartier, offre un visage différent, des mini-clôtures en bambous bordent des talus plantés de différentes espèces, la main de l’homme est passée par là, et en joignant l’utile au social, nous explique William Mamokoro, ingénieur agronome chargé du projet « quartier fertile » à la mairie : « Nous végétalisons la partie de la zone inconstructible, tout d’abord pour éviter que les fortes pluies ruissèlent et emportent avec elles la terre vers la mer. Mais nous recherchons aussi à concilier l’objectif social avec ce qui devient un espace de confort et de repos. »

Quinze espèces de végétaux, de l’agrément à la consommation

Ce sont donc de nouvelles compétences qui ont été recrutés à la mairie, puisque William Mamokoro va également être chargé du volet agricole en accompagnant des agriculteurs vers la formalisation de leur exploitation, et ainsi approvisionner les marchés et les écoles, dans le cadre de ce projet « quartiers fertiles ». Il est accompagné par l’ANRU, l’Agence nationale de rénovation urbaine. L’une des nombreuses déclinaisons de la politique de rénovation urbaine, et de ses effets de levier vertueux.

Un sentier vue mer que commencent à emprunter les habitants

Quatre jeunes sont donc employés aux plantations sur Carobole, deux en insertion et deux en Travail d’Intérêt général (TIG), une peine infligée par le tribunal pour les délis commis. L’association a reçu l’agrément de l’Agence nationale du TIG basée à La Réunion, pour encadrer ces jeunes, « et le SPIP aussi a été très réactif, ça s’est très bien passé », rapporte-t-il. C’est donc sous un soleil de plomb que gants à la main, ils s’attèlent à la tâche, comme nous l’explique Farid Abdallah, coordinateur de Wenka culture, une association de Kawéni qui mène de nombreuses actions à Koungou : « Nous avons été missionnés par la mairie à l’issue d’un appel à projet, pour effectuer ces plantations, les entretenir et encadrer les jeunes. Deux sont en insertion en contrat de prés d’un an chez nous. »

Quinze espèces différentes ont été plantées, avec quelques dégradations, « des pieds de citronnelle ont été volés, ainsi qu’un banc. Nous nous sommes donc adaptés en plantant du vétiver plutôt que de la citronnelle au sein de 6 îlots bordés de bambous. On y trouve aussi de l’Aloe vera, de l’ylang, des frangipaniers, etc. Car à terme, cela doit devenir un endroit de villégiature, que les habitants doivent s’approprier. Les voisins étaient d’ailleurs conviés à profiter de l’endroit, « une présence qui peut également être dissuasive », leur explique Farid Abdallah. C’était l’objectif de cette médiatisation.

Pourtant, aucun élu n’est présent, contrairement à ce qui avait été annoncé. “Ils ont été traumatisé par les évènements de Carobole”, nous glisse-t-on. C’était justement l’occasion d’affirmer leur volonté de dessiner un autre visage de la commune.

Les habitants voisins découvrent les plantations

Bidons de 5 litres à la main, les jardiniers arrosent les plantations, une tâche fastidieuse car aucun robinet n’est disposé à proximité, et en ce début de saison sèche, c’est un ballet quotidien qu’il faut mettre en place.

Le lieu est déjà emprunté comme sentier d’agrément pour couper sous la mairie entre deux quartiers de Koungou.

Anne Perzo-Lafond

 

 

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...