Sur l’ensemble de la France, le femmes ne représentent toujours qu’une minorité des entrepreneurs, ce qui incite l’Adie à se mobiliser “pour une véritable parité dans la création d’entreprise”, en s’appuyant sur les enseignements d’une étude inédite sur les freins que rencontrent les femmes entrepreneures et à travers des événements gratuits, partout à Mayotte, du 30 mai au 3 juin.
Sur notre territoire, les mahoraises étaient majoritaires en 2018 sur les créations d’entreprises. Depuis, la tendance a un peu faibli avait indiqué la dernière étude de l’INSEE, elles étaient 47% à avoir franchi le pas. Par contre, dans un secteur qui intéresse l’Adie, le microentrepreneuriat, elles étaient aussi nombreuses que les hommes en 2021.
Une étude a été menée par l’Adie, confiée au groupe Egæ, avec le soutien de la Direction générale de la cohésion sociale, sur les différents freins à surmonter. L’association rapporte que “les femmes qui entreprennent doivent faire face à des obstacles spécifiques”: à 51% il s’agit de l’accès au financement, à 25% de l’articulation des temps de vie, à 25% le manque de confiance en soi ou “syndrome de l’imposteur”, à 21% le manque de soutien de l’entourage, et également à 21%, le sexisme.
On peut considérer que l’accès aux prêts et au financement est général aux créateurs d’entreprise, mais le phénomène est plus accentué pour les femmes selon l’étude, qui ont “deux fois plus de chances de se voir refuser un prêt que les hommes”.
Les autres obstacles à surmonter ne sont pas des moindres. “La charge familiale incombe toujours essentiellement aux femmes. Il en résulte que pour un quart d’entre elles, l’articulation entre les temps personnel et professionnel représente une difficulté majeure pour la concrétisation de leur projet, à tel point que les femmes ont deux fois plus de
chances d’y renoncer qu’un homme pour ce motif.”
Enfin, 1 femme sur 5 se plaint autant du sexisme que du manque de soutien de leur entourage. “Parfois, il peut s’agir d’une simple injonction de la part du conjoint à ne pas empiéter sur le temps dédié à la famille, ou d’un doute formulé par un proche sur leurs compétences et leurs chances de succès. Or on le sait, un projet soutenu par l’entourage a plus de chances de réussir. » explique Alice Rosado, Directrice générale adjointe de l’Adie.
Preuve du dynamisme de l’entrepreneuriat au féminin sur notre territoire, en 2021, les femmes représentaient 54% des personnes financées et accompagnées par l’Adie à Mayotte (contre 44% au national).
Face au syndrome de l’imposteur qui saisit un quart des créatrices d’entreprise et au manque de soutien de l’entourage, l’association propose des accompagnements collectifs dont les femmes pour s’entourer d’un réseau solidaire de femmes entrepreneures. Certains sont déjà en place comme Marraine & moi (ex Marraines en action) sous l’impulsion de la couveuse Oudjerebou.
L’Adie s’engage également sur le terrain en organisant du 30 mai au 3 juin, des événements d’information gratuits pour notamment, “déconstruire les stéréotypes. Toutes celles qui veulent entreprendre devraient pouvoir le faire, pas juste celles qui ont des diplômes, du réseau, de l’argent ou encore des métiers dits ‘d’hommes’ », déclare encore Alice Rosado.
A.P-L.
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