30.9 C
Dzaoudzi
vendredi 22 novembre 2024
AccueilorangeLégislatives : Un risque de non-représentativité nationale guette Mayotte à l’issue du 1er...

Législatives : Un risque de non-représentativité nationale guette Mayotte à l’issue du 1er tour

C’est dans un contexte d’une abstention inégalée sur les précédentes législative, que deux duos sont sortis des urnes sur les deux circonscriptions de l’île. Avec une sortie des circuits habituels pour celle du Nord.

Ceux qui suivent même de très loin la politique locale n’auront été que peu surpris du résultat dans le 2ème canton. En tout cas, on retrouve en tête, le député sortant Mansour Kamardine (32,35%) qui brigue là un 3ème mandat (non consécutif), face à un des piliers de la politique locale, l’ancien conseiller départemental Issa Issa Abdou. (19,61%) Si le premier maitrise donc les allers-retours entre Mayotte et Paris, son parti a fait depuis un plongeon. Jusqu’à présent 2ème force de l’Assemblée nationale, les LR ont du s’associer avec les UDI et DVD pour ne devenir que la 4ème formation de l’Assemblée. La question est de savoir comment va se positionner Mansour Kamardine s’il est élu pour défendre au mieux Mayotte.

Son challenger Issa Issa Abdou, MDM, proche de LREM, est à plus de 12 points derrière. Politiquement parlant, ce sont les voix du jeune Madi-Boinamani Madi Mari, investi par la majorité présidentielle, et que l’on pourrait avantageusement retrouver sur de prochains scrutins électoraux, qui devraient se reporter sur le candidat MDM. Mais les électeurs sont parfois frivoles, et les tractations de l’entre-deux tours devront être astucieusement menées pour faire pencher la balance de son côté.

L’explosion de cette élection s’est produite dans la 1ère circonscription, touchée par une forte abstention, 58,85% (contre 53% dans la seconde). Alors qu’une des figures politiques locales, Issihaka Abdillah (récemment LR), était pressentie, il n’arrive qu’en 4ème position (14,54%), derrière Ahamadi Boura (15,74%). Les deux candidats de tête sont deux électrons libres, non issus de partis. Estelle Youssouffa (21,04%), présidente du Collectif des citoyens loi 1901, et Théophane Narayanin (17,70%), à la tête des sociétés IBS et Hold Invest, sont connus pour leurs positions radicales, notamment sur les sujets de l’immigration clandestine et de l’insécurité. A raison, ont dit les électeurs qui constatent au quotidien l’enfoncement de l’île dans la délinquance et dans la pression migratoire. Et les deux meurtres sur la semaine dernière auront sans doute conclu la période de campagne sur une voie de nature à modifier l’issue du scrutin  Mais pour concrétiser leurs annonces et tenir leurs promesses, va se poser pour eux un problème d’assise sur les bancs de l’Assemblée nationale.

Jean-François Eliaou, Antoine Savignat, Adrien Taquet, Mayotte, Assemblée nationale
L’hémicycle de l’Assemblée nationale (Crédits photo : AN)

Un duo haut en couleur et en décibels

Estelle Youssouffa, ancienne présentatrice de JT sur BFM TV, i Télé, TV5 monde, nous a habitué à monter dans les tours, et n’aura aucun écho à l’Assemblée nationale si elle n’y créée pas de réseaux. Or, on l’a vu, c’est la seule méthode pour faire évoluer des projets de loi. Elle se présente sous l’étiquette divers-droite.

Théophane Narayanin, alias « Guito », reste un personnage sulfureux, ayant déjà eu affaire à la justice, et par voie de conséquence avec la préfecture, dans le cadre de son combat contre l’ancien propriétaire de la carrière qu’il exploite. Arrivant derrière Estelle Youssouffa, un positionnement appréciable quand on sait qu’il n’a annoncé sa candidature à ses 350 employés il y a seulement un mois. Il arrive d’ailleurs largement en tête dans son fief, Koungou, avec 39,73% des voix. Il n’a lui non plus aucune famille politique, identifiée en tout cas, il se présentait sous l’étiquette divers-centre.

Qui pour peser efficacement sur la politique à mener à Mayotte ? On peut mettre en parallèle leur marche en tête avec la détonation qu’est la montée des contestations bruyantes à l’échelle nationale, puisque les voix de NUPES, des RN et de Reconquête ! totalisent 50% des voix. A la différence qu’ils sont des partis constitués, avec des groupes à l’Assemblée nationale. C’est sans doute sur ce point d’un possible ralliement à une famille politique que les candidats devront se démarquer l’un de l’autre entre les deux tours.

Anne Perzo-Lafond

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...