C’était un jeudi de semaine de rentrée, on aurait pensé qu’il n’aurait pas été évident de rameuter un véritable public pour la première soirée du Festival Sanaa. L’événement phare de cette saison, organisé par la ville de Mamoudzou et ses nombreux partenaires, a pourtant assuré sa promesse. La grande surprise est venue des artistes et de leur audience.
Il est 19h30, il fait nuit depuis une heure et le premier concert doit démarrer sur la place du marché couvert de Mamoudzou. Mais le public se montre timide et pas encore au rendez-vous. Le chauffeur d’ambiance, prend son micro et invite à plusieurs reprised l’auditoire et tous les curieux à se rapprocher. Peu à peu, les gens arrivent en famille ou en bande. Et c’est la variété des styles et des chansons bien maîtrisées par les artistes qui agite un public de plus en plus nombreux.
Qui a dit qu’à Mayotte, nos artistes musicaux ne pouvaient pas mettre l’ambiance, tel Johnny au stade de France ou Elvis à l’International Hôtel ?
Les artistes de Mayotte en première ligne
C’est Zepe qui ouvre les hostilités. Le public n’est pas encore très présent, à la vue de l’immensité du lieu. Mais le jeune mahorais, auteur du hit de l’été Mayotte NUV, n’a pas manqué de plaire aux premiers curieux. Il a pu compter sur le chauffeur d’ambiance du festival, qui au milieu des sirènes musicales, dynamise les spectateurs heureux. Avec trente-cinq minutes de show, Zepe s’est fait plaisir et a permis qu’un public s’installe pour rester.
Mais ce soir, on pourrait dire que c’est Annice, qui a fait office de reine de la soirée. La seule chanteuse de ce programme est arrivée dans une belle ambiance. Après quelques tubes romantiques de son répertoire, elle a donnée toute sa voix pour son style zouk, au grand bonheur de certains spectateurs amoureux, de la gente masculine. Et c’est en invitant Staco pour un featuring, que le public s’est encore plus enflammé. Elle conclura son live avec d’autres invités, pour un show plutôt rap et pop. Voilà, nous n’avons pas besoin d’Aya Nakamura, Annice est plus rayonnante, et avenante avec son audience, ça mérite les honneurs !
Dans un autre style tout aussi populaire, Naïd anime le public volontaire et festif. Il ne perd pas de temps, en commençant avec ses titres bien connus des habitants de l’île. D’ailleurs, on peut entendre encore une fois, les spectateurs chanter ses paroles. Que la joie demeure, la soirée n’est pas encore terminée.
Patsaou arrive sous des cris de joies. Le public est vraiment là et fait un triomphe au rappeur, très en forme et près à mettre une grosse ambiance. Bien qu’il utilise à certaines reprises le playback, on pourra donner les points à Pastsaou pour faire chanter son auditoire et se mettre en scène, tout en invitant d’autres amis musiciens à chanter et rapper avec lui. Son côté pacifique et fédérateur, permet aussi de rapidement apaiser l’unique débordement de la soirée, très vite maitrisé par la sécurité.
« Non, les gars ce soir on est là pour s’amuser, pas pour la bagarre », affirme Patsaou, avant de reprendre son live, comme un vrai grand frère. Et le show reprend comme si rien ne s’était passé.
Le clou du spectacle arrive avec le très attendu Sourette. Un des jeunes artistes locaux, dont nous avons déjà parlé dans ces colonnes et pour lequel, une audience féminine et adolescente, transpire abondamment. Fidèle à sa réputation, toujours en mouvement, le chanteur mahorais est un vrai showman.
Et c’est la fin de cette première soirée. Une mise en bouche que l’on n’attendait pas. Le niveau est assez haut. Gardons espoir que les deux prochaines soirées soient tout aussi vivantes. On pouvait à vue d’œil observer une belle audience familiale et assez jeune, de près de mille personnes. Elle ne pourra qu’augmenter avec le début du week-end.
Ce soir la grande attente est autour de la chanteuse de Zouk Guyannaise, Fanny J, très appréciée par les publics de festivals.
À demain.
Ritsowonana
Germain Le Carpentier
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