Amener les jeunes vers l’art et faire naître des Talents, c’est le pari déjà gagné par le CCAC-Mavuna de Moroni. Maalesh y a trouvé des artistes avec lesquels il se produit actuellement à Mayotte.
Il y a deux ans Soumette Ahmed, comédien comorien, s’est interrogé sur la dynamisation de la création artistique dans l’Océan Indien. «Il fallait un endroit pour éduquer la jeunesse au monde culturel », explique-t-il.
Formé au Conservatoire d’Avignon, l’homme est également metteur en scène. Il a donc initié l’émergence du Centre de Création Artistique et Culturel des Comores, le CCAC –Mavuna, « la récolte » à Moroni « avec l’aide de l’Etat Comorien ».
Collectif qui s’est mué en association d’utilité publique, le CCAC a pour partenaire le Conservatoire d’Avignon dont le directeur s’est rendu dans la capitale grand-comorienne « pour aider à structurer l’ensemble ».
Grâce à eux et aux associations Cervantes de Marseille, Alter M’Sol, l’association de solidarité avignonnaise Ewa, un container a pu être acheminé avec du matériel sono, projecteurs, table de mixage, guitares, une batterie « et des livres pour les jeunes ».
Mais Soumette, qui porte ce projet tout en vivant de ses spectacles dont « La tentation d’exister », , voit plus loin : « je mets peu à peu en place en forme le projet de création d’un Centre d’art dramatique à Moroni centre avec notamment l’aide de l’ambassade de France ». Qui accueillera pourquoi peut-être un jour de futurs artistes mahorais…
Un quatuor prometteur
Et les jeunes qui se forment actuellement au CCAC ne sont plus tout à fait des inconnus : ils se sont produits aux côtés du chanteur grand-comorien Maalesh à l’hôtel Trévani, un concert haut en couleur et en émotion, avec le bruit des vagues en accompagnement de “Mon île”… ils ont conquis les spectateurs vendredi soir. Et pour la fête de la musique ce samedi au plateau du rond point de Mayotte 1ère en Petite Terre.
Et en l’occurrence, Maalesh a décidé d’encourager de véritables pépites : Malha, étudiante en communication, est « la nouvelle jeune voix des Comores », indique Cécile Bruckert, directrice de Musique à Mayotte, qui la pose ainsi comme petite sœur de Nawal. Une Malha plutôt fière et émue de chanter aux côtés de Maalesh : « quand j’étais petite, je le voyais passer dans ma rue et je me disais ‘si un jour je pouvais chanter avec lui’ ».
A la guitare, Nourdine, le charme de l’orient, à la percussion Youssouf, plombier, « il ne savait pas taper quand il est arrivé au CCAC », et à la batterie l’inénarrable Nico Rastaman Roots, tout en réserve et en gentillesse, capable d’improviser des supports comme des canettes de bière pour accompagner l’ensemble, « le meilleur batteur des Comores », dit de lui Maalesh.
Ils repartent le 26 juin de Mayotte et Maalesh va poursuivre sa route avec un déplacement en métropole où il se produira à Lyon le 12 juillet au CCO de Villeurbanne.
Soumette Ahmed, de son côté, intervient avec la Direction des Affaires culturelles de Mayotte au CHM où il distrait les enfants malades.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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