Deux bandes rivales, du sud de l’île s’affrontent depuis samedi soir. La situation est actuellement apaisée. Une réunion se tient à 14 heures en Préfecture. Retour sur les évènements du week-end.
Le samedi 21 juin 2014, vers 20h30 plusieurs individus du village de Ouangani arrivent à Barakani distant d’un kilomètre et sans raison apparente vandalisent plusieurs véhicules stationnés dans les rues du village avant de prendre la fuite. Les deux villages font partie de la commune de Ouangani.
En représailles les jeunes de Barakani érigent un barrage à hauteur du carrefour entre la RN2 et l’axe unique permettant l’accès à Ouangani. Le barrage est tenu dans un premier temps par une trentaine de personnes dont des femmes et des enfants.
Les véhicules qui s’engagent sur l’axe font l’objet de caillassages. La première patrouille de gendarmerie qui arrive sur place est également prise pour cible par des individus embusqués sur les bas-côtés de l’axe.
Contacté par la brigade de Sada, le maire de Ouangani se rend sur place et signale la présence de 80 jeunes sur le barrage. La plupart sont embusqués aux abords et attendent les véhicules qui se présentent.
Vers 1h du matin, malgré l’intervention des élus pour tenter de calmer la situation, une trentaine d’individus de Barakani, se rend à Ouangani et se livre à des actes de vandalisme sur les premières maisons situées à l’entrée du village avant de prendre la fuite.
Femmes et enfants sur les barrages…
A 3h, la situation revient à la normale et la circulation est rétablie après que la patrouille ait procédé à une reconnaissance de l’axe et retiré deux objets obstruant la circulation. Le dispositif de gendarmerie est alors levé.
Dimanche, un barrage tenu par une cinquantaine de femmes et d’enfants est érigé vers 8h30 à la sortie de Barakani en direction de Ouangani pour obtenir le remboursement des dégâts sur les véhicules. Le conseiller général de Ouangani, Rastami Abdou et le maire de la commune se rendent sur place. Après négociations, le barrage est levé.
Les gendarmes constatent alors qu’une dizaine de maisons situées à l’entrée du village ont subi des dégradations lors de la nuit précédente.
Rastami Abdou et le maire de Ouangani décident d’organiser une réunion à 15 h avec les différents élus et responsables des deux villages afin d’apaiser les tensions et trouver une issue à cette crise.
Mais dans la soirée, la gendarmerie est avisée de la présence d’une trentaine d’individus de Ouangani dans les rues de Barakani venus pour en découdre. Les véhicules qui circulent sur l’axe sont de nouveau pris à partie. Les patrouilles de gendarmerie mettent en place deux déviations afin de protéger les automobilistes.
Appel aux armes à la mosquée
Dans le même temps, “selon certains témoins, un appel à prendre les armes pour défendre le village est lancé depuis la mosquée de Barakani”, indique la gendarmerie.
A 22h30, une soixantaine de jeunes de Barakani isolent le village de Ouangani en abattant deux arbres à l’entrée de la commune, bloquant ainsi les habitants, ils s’en prennent aux habitations. La situation ne redevient calme que vers 2 heures du matin.
Lundi 23 juin, à 6h00, le peloton d’intervention de la gendarmerie mobile procède à la reconnaissance de l’axe et dégage les abattis composés de deux manguiers et de la pelle d’une pelleteuse afin de rétablir la circulation. Il fallait avant tout permettre aux jeunes de se rendre dans leurs établissements scolaires où certains passaient des examens.
Une vingtaine d’habitants de Ouangani font fermer la mairie en signe de protestation suite aux événements.
Ce lundi matin, à l’heure où nous écrivons ces lignes, le situation est calme mais toujours très tendue. A 10h, huit bouénis se trouvaient devant la mairie de Ouangani qui a été contrainte de fermer ses portes en début de matinée.
Une réunion est prévue en préfecture de Grande Terre à 14h00 en présence du secrétaire général et du maire de Ouangani.
Selon la gendarmerie, une dizaine de personnes est venue déposer plainte pour des dégâts sur leurs véhicules. Une seule plainte est déposée pour les dégâts occasionnés sur une habitation.
Aucune personne n’est venue témoigner sur l’identité des auteurs de ces violences et dégradations, alors que ces jeunes sont connus. Une nouvelle « omerta » qui va conduire à une répétition des violences, alors qu’elles ont précisément cessées à Chirongui lorsque les auteurs ont été interpellés et jugés…
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
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