Le 3e salon du tourisme de Mayotte a ouvert ses portes à Mamoudzou pour deux jours avec comme thème l’hébergement. L’événement s’impose comme le rendez-vous incontournable d’un secteur qui retrouve l’optimisme.
C’était la scène à ne pas rater. Ce vendredi après-midi, au milieu du salon du tourisme, Philippe Laycuras, le Secrétaire général aux affaires régionales (SGAR), et Monique Grimaldi, la directrice de la DIECCTE*, sont devenus le temps d’une inauguration, les jeunes mariés de la chambre d’hôte-témoin installée au milieu de la Place de la République à Mamoudzou. Cette chambre est le cœur de la 3e édition du salon du tourisme qui est axé sur l’hébergement.
Ce thème permet de valoriser les chambres d’hôtes qui se multiplient dans les villages de Mayotte pour proposer des lieux aux visiteurs, d’où qu’ils viennent. «A la veille des premières vacances scolaires, c’est aussi une façon de dire aux nouveaux arrivants comme à ceux qui vivent ici depuis longtemps qu’il y a plein de choses à faire sur place et plein de lieux à découvrir, explique Atttoumani Harouna, le vice-président du comité du tourisme (CDTM). Consommez local pour développer nos emplois !»
Des projets portés par les fonds européens
Le développement du secteur, avec des créations d’emplois à la clé, semble devenir une obsession à Mayotte où l’hébergement reste une faiblesse régulièrement pointée du doigt. «On a des projets et des opérateurs intéressés mais on butte toujours sur les problèmes de foncier, note Philippe Laycuras, le SGAR. Je pense quand même que les premiers fonds européens vont permettre de faire sortir quelques projets hôteliers. En réussissant un ou deux sites, je suis certain qu’on lancera une dynamique, on a tellement d’atouts.» Et le mariage fictif auquel il venait de participer lui faisait dire que des touristes pourraient venir de loin, comme c’est le cas à Tahiti, pour s’unir sous nos cieux.
Car sur le salon, tout le monde s’accorde à dire qu’en additionnant le lagon, une nature généreuse, un sens de l’accueil et la richesse de notre culture, Mayotte a décidément une petite place à se faire dans les flux touristiques, d’autant que «depuis les municipales, en matière de propreté et de sécurité, on sent que les choses bougent réellement dans le bon sens», note Philippe Laycuras.
L’aérien toujours cher
Il reste pourtant une autre faiblesse du secteur touristique, l’aérien. Mais là aussi, les choses évoluent et Ewa, la première compagnie «mahoraise» est présente sur le salon à la veille de son 1er anniversaire. «Nous sommes un outil pour le développement du tourisme à Mayotte et dans le Canal du Mozambique, aussi bien vers l’Afrique où c’est encore un peu difficile hors saison, que vers Madagascar ou les Comores. Et je vais vous dire : Ewa, on a eu raison de la faire et s’il fallait recommencer, on recommencerait sans hésitation !» s’exclame Jean-François Devaux, le directeur.
Si la compagnie aérienne s’apprête à recruter des hôtesses et des stewards pour faire face au turn-over habituel, elle réfléchit également avec le conseil général et la DIECCTE à monter une filière de mécaniciens d’avions. «Cela nous permettrait de servir nos propres besoins et bien au-delà, un mécanicien qualifié dans l’aviation, il peut travailler n’importe où», relève Jean-François Devaux.
Un secteur qui se mobilise
C’est en fait tout le secteur qui semble se mobiliser dans toutes les directions. Une autre nouveauté de l’année, c’est le GEMTour, le groupement des entreprises du secteur du tourisme. Une trentaine d’acteurs se sont rassemblés pour parler d’une seule voix et faire avancer leurs dossiers. «On a constitué 4 groupes de travail –hôtels, hébergements diffus, prestataires terrestres et aquatiques et restaurants. Nous réunissons notre première AG le 17 octobre», se félicite Céline Boscher, la trésorière adjointe du GEMTour et responsable de Baobab Tour.
Autre preuve que le secteur est prometteur, Baobab Tour a vu arriver une 2e «agence réceptive» sur le marché mahorais avec Mayotte Channel Gateway, la société d’Ida Nel, qui a dans l’idée de développer l’activité tourisme du port de Longoni à côté de l’activité «industrielle».
Le SGAR se met même à rêver de croisières, au départ de Mayotte, qui permettraient en une semaine de faire des escales dans la région, de Madagascar jusqu’aux Seychelles… L’optimisme semble enfin de retour !
RR
Le Journal de Mayotte
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