C’est une initiative nationale qui porte dans l’ensemble du pays un parfum mousquetaire de « Un pour tous, tous pour un » : en créant son entreprise, chacun se donne une chance d’intégrer le marché du travail et de participer au développement du territoire.
La Cité des Métiers, en face du lycée de Mamoudzou, s’est transformée pour un jour en une pépinière où devaient grouiller des créateurs d’entreprises. Ils étaient une trentaine, moins qu’attendus, « la Mission locale qui s’était engagée sur l’affrètement de bus n’a pas donné signe de vie », déplorait Jérôme Trinelle, délégué de l’Adie. Les prétendants étaient majoritairement envoyés par Pôle emploi qui a communiqué par texto.
Parce que « la valeur n’attend pas le nombre des années », l’Adie a lancé sur la France entière une campagne destinée aux jeunes de 18-32 ans sur le thème « Il n’a pas d’âge pour créer sa boite ! »
« Je n’arrive pas à obtenir ma licence de taxi de la préfecture pour un problème de quota. Je souhaite donc me positionner sur une activité de transport de marchandises, petites livraisons ou déménagements, faibles volumes de sable ou gravats pour les chantiers », Said Abdou vient d’être entendu par un représentant de la Chambre des Métiers et de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI).
Pour un repas rapide et pas cher, « Mayana Food »
Trois journées seront consacrées à cette action puisque cette semaine, les équipes se déplaceront à Dzoumogné mercredi matin et Chirongui jeudi matin : « nous voulons sensibiliser les jeunes à l’entrée sur le marché du travail par la création d’entreprise et prouver que, bien informés et préparés, leur activité devient pérenne », complète Jérôme Trinelle.
Ceux qui roulent vers le nord de l’île l’auront remarqué : « Mayana food »* le snack de Tasmia Abdourahamane à proximité de la boulangerie de Majicavo Lamir, au rond point de Jumbo, est sorti de terre il y a seulement un mois, « j’ai déjà un peu de monde », glisse la jeune fille de 21 ans qui ouvre midi et soir. Pour l’instant, seuls des sandwichs sont servis, « mais je compte faire des grillades les week-ends».
Savoir obtenir les aides, un métier…
Scolarisée à La Réunion où elle a passé un CAP d’agent de restauration, elle n’a pas voulu repartir vers un Bac et préfère créer sa petite société. Passée par la BGE et l’Adie, elle a pu bénéficier de aides d’Etat Dieccte (Travail et Emploi) pour 7.300 euros, de deux prêts Adie, 7.700 euros sous conditions de ne pas exercer un autre métier, d’avoir moins de 32 ans et de ne pas encore avoir créé son entreprise. Elle avait 5.000 euros d’apport personnel, « mais les prêts ne sont pas soumis à cet apport », précise l’Adie.
La matinée avait commencé par deux heures d’information collective en présence de la BGE (Boutique de gestion), la Couveuse Oudjerebou, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, la CCI et le Cabinet Mahorais de Conseil.
Plusieurs projets répondent à un manque, comme celui de Zaïnoul Hamada qui veut initier un transport maritime de personnes, « le long de la côte mahoraise ». Il a été matelot dans la Marine nationale et n’est qu’agent de maintenance mais il tient à son projet : « j’espère que personne ne va me le piquer ! »
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
*Mayana Food : 0639 65 95 04
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