La compagnie qui s’affiche comme « mahoraise » attendait la confirmation de la participation de la Chambre de Commerce et d’Industrie à son capital. C’est fait, sans grincement de dents cette fois ci.
C’est à l’unanimité que les élus de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Mayotte ont voté la participation au capital de la Compagnie mahoraise Ewa (*) Air vendredi 13 septembre. Une unité qui tranche avec les querelles qui avaient entouré l’annonce de la création de la Compagnie au mois de mai.
Les colériques d’un jour sont donc devenus les pacifiques signataires du protocole d’investissement permettant le lancement officiel de la compagnie aérienne Ewa Air, qui voit donc la CCI entrer dans son capital de 4,4M€ à hauteur de 22,7% (1M€) qu’elle partage avec la société mahoraise Ylang Invest de la famille Issoufali, 25%, la compagnie Air Austral étant majoritaire avec 52,3%. L’Etat qui devait prendre sa quote-part avec la CDC fait une demi-machine arrière : « les 500 000€ de la Caisse des Dépôts et Consignation figureront au compte courant de la société Air Austral » nous indiquait Dominique Dufour, secrétaire général d’Air Austral.
Ewa Air opèrera au moyen d’un ATR 72-500 de 64 sièges qui desservira au départ de Mayotte, Nosy-Bé, Moroni et Pemba (Tanzanie) deux fois par semaine, Majunga trois fois par semaine, Anjouan quatre fois et une escale hebdomadaire à Dar-Es-Salam. Il se substituera aux lignes déjà desservies par Air Austral à bord d’appareils plus volumineux…
Tourisme et aérien : l’un motive l’autre, et vice versa…
« Une équipe dédiée sera mise en place, avec la nomination et la prise de fonction prochaines d’un Directeur Général Délégué » apprend-on d’un communiqué de la Compagnie Air Austral, bien décidée à afficher une décentralisation mahoraise avant que les esprits chagrins ne se réveillent. Daniel-Martial Henry est de ceux-là : « avec Air Austral derrière, les prix de l’aérien ne bougeront pas ! ». Marie-José Malé, président du directoire de la Compagnie réunionnaise, lui donnait d’ailleurs raison en mettant en avant le Business Plan actuel et les efforts nécessaires de redressement de la compagnie.
Hasard du calendrier, le lancement de la société répond aux préconisations de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) dont l’Assemblée générale fin août concluait sur un rapprochement des politiques de tourisme et de transport aérien : « Les questions comme la simplification des formalités de visa, le besoin de rendre les aéroports plus conviviaux pour les visiteurs, la taxation, les accords de ciel ouvert et l’impact des compagnies à bas coût » ont fait partie des sujets débattus.
D’autres ont entendu cet appel, ou l’ont anticipé, puisque la compagnie Ola, américo-qatari, poursuit son lancement sur la même zone, concurrençant ainsi Ewa Air. Elle devrait être basée à Moroni.
La Compagnie attend l’autorisation de vol délivré par la DGAC avant de lancer les premiers vols en novembre.
A. P-L.
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