Quand ils ne font pas naufrage impliquant des drames humains, les kwassas et leurs passeurs remplissent les emplois du temps judiciaires.
« Né en 1994, Abdoul n’a pas de casier. Il a déjà été jugé cette année en août »… ce retour sur les faits, le juge Planque le répètera 86 fois. L’aide à l’entrée ou au séjour irréguliers d’étrangers en France ou dans l’espace Schengen dans des conditions l’exposant à un risque immédiat de mort ou d’infirmité permanente, était le motif de quasiment les 87 jugements.
Et seul un homme menotté était présent à l’audience. Après jugement, ce passeur est condamné à 3 mois d’emprisonnement avec sursis. Ce sera le cas de la plupart des dossiers traités, qui le seront, en l’absence des prévenus, « par décision contradictoire », et qui leur sera donc signifié. L’homme sera expulsé ce 31 octobre, « le sursis signifie que vous ne devez pas récidiver d’ici 5 ans ».
Mais parmi les prévenus de ce jour, tous sont quasiment des récidivistes, comme, d’après les statistiques, la moitié de étrangers en situation irrégulière expulsés de Mayotte. Les 70 km qui séparent notre île de celle d’Anjouan, les risques météorologiques, et les 200 à 500 euros à débourser, ne sont pas assez forts pour empêcher ces traversées.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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