5 ans après la signature de la Convention ANRU pour le Projet de rénovation urbaine de Mgombani, les partenaires se retrouvaient pour acter les retards et les dépassements financiers et ainsi lancer la phase d’achèvement de l’opération.
Deux ans de plus pour finir un des plus importants chantiers de Mayotte. C’est officiel, le quartier de Mgombani va devoir patienter deux années supplémentaires pour achever sa mue. Actuellement, les immeubles en construction ne sont encore que des carcasses, les maisons SIM de vieilles cases à rénover et l’avenue centrale, une impasse aux cent nids de poules. Mais les différents protagonistes du projet se sont tout de même donnés les moyens d’aller jusqu’au bout.
La mairie de Mamoudzou accueillait ce jeudi après-midi, le 4e comité de pilotage du projet de rénovation urbaine du quartier. Autour de la table, les partenaires de cette opération encore unique en son genre à Mayotte puisqu’elle est, à ce jour, la seule estampillée ANRU (Agence nationale de rénovation urbaine) jamais lancée dans le département. Autour du Maire Mohamed Majani, on trouvait le président de la DEAL, le directeur régional de la Caisse des dépôts, le représentant du Président du conseil général, le président du SIEAM, le directeur général de la SIM… Tous venus pour participer à la signature d’un avenant à la convention ANRU.
Jonction avec la rue du commerce
Il s’agissait de modifier le projet à la marge. On retiendra par exemple que le projet de crèche porte désormais sur une structure de 40 places au lieu de 20. La construction de l’établissement devrait être achevée mais les études n’ont pas encore commencé.
On retiendra surtout, que les surcoûts s’accumulent. 600.000 euros supplémentaires sont ainsi nécessaires pour indemniser les personnes concernées par la démolition de cases SIM ou pour acheter les terrains qui vont permettre à l’avenue centrale du quartier de rejoindre la rue du commerce, en face du magasin Ballou. Ce rachat de terrain est, enfin, en cours de finalisation.
7,4 millions d’euros de surcoûts
Au total, l’opération a besoin de 7,4 millions d’euros supplémentaires pour être achevée, portant son coût total à plus de 47 millions. L’ANRU rajoute plus d’un million d’euros (soit un total de 14M€ soit 30% du financement), l’Etat rallonge de 2,4M€ (8,4M€ soit 17,8%). La commune aussi remet un peu au pot : le bouleversement de son quartier lui aura coûté au final plus de 4M€ (elle participe pour 8,5% du financement du projet).
Alors que les travaux d’aménagement et d’assainissement sont engagés, il reste encore pas mal d’opérations à réaliser, comme le détaillait Thibaud Simonin, chef de projet: la réfection du réseau d’eaux usées, la crèche, un programme de logements sociaux, deux programmes de logements et commerces privés et les chantiers des cases SIM. 104 doivent être rénovés et 18 démolies pour créer de nouvelles voies.
Mgombani en attendant d’autres chantiers
Signer cet avenant, va donc permettre à Mayotte de boucler sa 1ère opération ANRU. Au-delà de l’intérêt évident pour la ville et ses habitants, l’enjeu est important pour Mayotte au moment où de nouvelles communes et de nouveaux quartiers vont pouvoir prétendre à bénéficier de l’ANRU 2.
Mohamed Majani, le maire de Mamoudzou saluait en ouverture de la réunion, la continuité de l’action municipale. Il est ainsi le 3e maire de Mamoudzou à voir passer le dossier Mgombani. Une façon de dire aussi que les temps ont changé. Aujourd’hui, les équipes municipales se sont professionnalisées et un adjoint au maire est même chargé de ces dossiers. Mgombani achevé, tous espèrent pouvoir mettre leur expérience au service d’un nouveau grand chantier urbain: la rénovation de Kawéni.
RR
Le Journal de Mayotte
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