29.9 C
Dzaoudzi
samedi 23 novembre 2024
AccueilSociété50.000 € d’amende pour Dani Salim

50.000 € d’amende pour Dani Salim

C’est l’histoire de trois hommes qui dirigeaient des structures agricoles, brassaient de l’argent public et qui finalement se retrouvent devant la justice. «L’affaire Dani Salim» a traîné pendant huit ans. Mais la sentence a fini par tomber ce matin. Les peines sont lourdes : prison avec sursis et amendes record.

Dani SalimLes trois hommes s’étaient présentés à la barre, le 11 septembre dernier, dernier acte en date d’une procédure beaucoup trop longue : Dani Salim, Madjidi Andhume et Madi Laguerra.
Tous trois occupaient des postes dans plusieurs organisations agricoles dont le groupement des producteurs de bananes et le groupement des producteurs et agriculteurs de Mayotte. Présidents, trésoriers, les postes changent au fil des années, mais les pratiques posent problèmes, de quoi poursuivre les trois hommes pour… 17 chefs d’accusation différents.

Il y a des détournements de fonds pour des retraits d’espèces, des encaissements ou des virements non justifiés : 5.950€, 3.227€, 7.886€, 10.000€, 19.060€… « C’est le fonctionnement, critiquable ou non, d’une structure qui ne dispose pas de carte bancaire. Donc, on utilise de l’espèce, vous savez comment ça fonctionne Monsieur le président », avait plaidé Me Chauvin, l’avocat de Dani Salim, lors de l’audience. « Oui je sais, répondit sûr de lui le président Rieux. En bon fonctionnaire, quand je sors 10 centimes, si je veux me les faire rembourser, il me faut des justificatifs ! »

Les poursuites portent également sur de l’abus de confiance, recel d’abus de confiance ou encore des fausses factures pour couvrir des dépenses non justifiées.
Et ce n’est pas tout. Les structures dirigées par les trois hommes s’étaient aussi lancées dans une petite activité bancaire. Alors qu’elles avaient pour objectif d’aider les agriculteurs en gérant leur comptabilité, elles leur ont accordé des prêts, grâce à des subventions publiques destinées au secteur agricole. Votre structure, « avait-elle vocation à prêter de l’argent ou simplement à aider à la comptabilité ? Etait-ce un établissement financier ? » avait demandé le président. Les prévenus étaient restés silencieux.

Ce dossier, s’il laisse apparaître une circulation d’argent anormale entre les trois hommes et différents groupements ou entreprises dans lesquelles ils avaient des intérêts, a malheureusement trop traîné pour ne pas soulever nombre de questions. Les faits se sont produits entre 2003 et 2006 ; l’enquête n’a peut-être pas été aussi rigoureuse qu’elle aurait dû l’être ; le procès a connu quatre renvois avant l’audience du 11 septembre.
« Une partie des pièces saisies, dont la comptabilité, est sous scellée et elle n’a pas été analysée, avait plaidé la défense. Beaucoup de pièces n’ont pas été étudiées par les enquêteurs. »

Le président doit bien reconnaître que des « pans entiers du dossier » ont disparu. «Dans la tête de quelqu’un qui lit le dossier quatre fois en un an et demi, il devient une bouillie informe ».
Le tribunal a donc pris le temps de la délibération et 42 jours après l’audience, le verdict est tombé.

Les trois hommes sont interdits de gestion d’une association pendant cinq ans et ont l’obligation de rembourser les sommes dues au trésor public.
Madjidi Andhume et Madi Laguerra écopent également de 10 mois de prison avec sursis, de 3 ans de mise à l’épreuve et d’une amende de 40.000 euros. Dani Salim est, lui, condamné à 16 mois de prison avec sursis, à 3 ans de mise à l’épreuve et à une amende de 50.000 euros.
Ils ont dix jours pour faire appel de la décision.

Article précédentUne jeunesse très belle
Article suivantSecours en tout genre

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139126
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139126
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139126
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139126
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139126
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139126
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...