C’est une imprimante pas comme les autres : une embosseuse utilisée à Mayotte est une aide précieuse et même indispensable pour les élèves non voyants de l’île.
Ils sont 15 élèves à Mayotte à avoir perdu la vue. De la maternelle au lycée, c’est un vrai parcours du combattant au sens propre du terme qu’ils livrent quotidiennement. S’ils ne se plaignent généralement pas, la moindre assistance peut leur faire faire un bond de géant. C’est le cas du lycée Younoussa Bamana de Mamoudzou qui s’est équipé d’une embosseuse.
Cette imprimante qui transcrit le texte d’un fichier informatique en caractères braille sur papier a été financée par le vice rectorat, « qui a également mis à disposition depuis un mois un local dans l’enceinte du lycée Bamana », souligne Christelle Charier, Inspectrice de l’Eduction nationale, conseillère technique en Adaptation et scolarisation des élèves auprès de la Vice recteur.
C’est ainsi qu’est né le Pôle Trouble des fonctions visuelles dont Georges Quipandedie est l’animateur en tant qu’accompagnateur d’élèves en situation de handicap.
« Suivre les cours comme tout le monde »
Les cours de l’ensemble de l’académie des niveaux demandés par les élèves non voyants, sont envoyés par mail vers l’embosseuse, qui imprime en braille. Ils sont ensuite distribués aux élèves concernés. « Il faut compter une semaine de décalage entre l’envoi des cours et la transmission à leur destinataire mais nous tachons de réduire ce délai », indique la vice recteur Nathalie Costantini.
Une élève de 5ème a voulu témoigner en écrivant une lettre pour dire sa « joie de suivre, malgré le handicap, des études comme tout le monde ».
Said Ali Sadame est lycéen, il a perdu la vue peu de temps après sa naissance. En seconde, c’était compliqué : « je travaillais surtout avec du matériel audio, mais heureusement, les profs m’ont toujours soutenu ».
Il est cette année en 1ère L et peut profiter des services de l’embosseuse, « je peux lire tous les cours ». Et hors de question de couper aux devoirs du soir, « je prends mes cours avec un bloc notes électronique aux touches en braille que m’a donné l’ASH qui accompagne les élèves en situation de handicap, je fais mes devoirs sur mon ordinateur le soir, et j’imprime pour le rendre au prof ».
Une convention a également été signée entre le vice rectorat et le Service des Soins spécialisés géré par l’Association des déficients sensoriels, qui permet notamment de détacher des professionnels qui viennent en appui de Georges Quipandedie dans les établissements de l’île.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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