Les blocs de l’Afrique Sub-Saharienne et de l’Europe de l’est-Asie Centrale sont les plus touchés par la corruption selon le classement 2014 de Transparency, et en particulier Madagascar et les Comores. La France y perd 4 places.
Une enveloppe pour obtenir un marché, un pourcentage sur les ventes… la corruption touche tous les pays du monde. Dans le classement annuel 2014 de Transparency International, personne n’est épargné. Mais certains sont plus, beaucoup plus même, vertueux que d’autres. (Voir le classement_transparency_international)
Le rapport classe 175 pays sur une échelle de 0, pour un secteur public totalement corrompu, à 100, pour un secteur public parfaitement intègre, et après les avis d’experts, notamment la Banque mondiale, la banque africaine de développement, la fondation allemande Bertelsmann…
Ce sont comme les autres années les pays nordiques, Danemark (92/100), Finlande, Suède, Norvège qui se classent en tête en laissant toutefois la place de 2ème à la Nouvelle Zélande.
La presse muselée
La France perd 4 places, et avec ses 69 points se retrouve 26ème aux côtés de l’Estonie et du Qatar, derrière le Chili. Pour mémoire, nous étions 26ème en 2006. L’Allemagne est 12ème et le Royaume Uni 14ème. Les petits derniers de l’Union européenne sont l’Italie, la Grèce et la Roumanie avec 43 points.
Le bas du classement à 8 points est occupé par la Somalie et la Corée du nord, 174ème. La corruption s’aggrave en Chine, 100ème et en Turquie. Dans ces deux pays, l’organisation Transparency relève que des politiciens ou proches des gouvernements respectifs ont été arrêtés, mais demande en parallèle « un meilleur accès à l’information et une meilleure protection des dénonciateurs » en Chine, et souligne qu’en Turquie des “journalistes critiques envers le régime” ont été “persécutés” et “arrêtés”.
Dans la région, Madagascar est toujours aussi mal vue puisqu’il se retrouve à la 133ème place. Les pays Africains sont dans l’ensemble en queue de peloton, et la perception de la corruption est telle qu’elle n’attire pas les investissements étrangers vers la Grande Ile. Ces derniers privilégient en effet des pays proches moins suspectés de corruption comme Maurice et les Seychelles qui sont crédités de 54 et 55 points sur 100.
Elle n’est pas la seule puisque l’Union des Comores se retrouve à la 142ème place, alors qu’elle était 127ème en 2013. Et alors même qu’une commission anti corruption a été mise en place il y a deux ans…
Mayotte en tant que département français n’est naturellement pas notée, mais sa situation au sein d’une région où domine le sentiment de corruption doit inciter à la vigilance et aux contrôles…
Les pays nordiques où le respect du droit est une deuxième nature, se dotent d’outils pour garantir toute dérive : le Danemark a ainsi annoncé la création d’un registre comportant toutes les informations sur les dirigeants effectifs de toutes les entreprises enregistrées dans le pays (…) compliquant la tâche des individus corrompus qui souhaitent dissimuler leur identité derrière des sociétés écrans », affirme ainsi l’organisation.
Elle appuie ses propos par une image éloquente : « Personne ne monterait dans un avion qui n’enregistre pas ses passagers; pourtant, nous permettons à des sociétés écrans de dissimuler des activités illégales »…
Une transparence qui redonnerait peut-être confiance dans le politique ?
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
Quelques pays classés dans le rapport 2014 :
1. Danemark 92 points
2. Nouvelle-Zélande 91
3. Finlande 89
4. Suède 87
5. Norvège 86, ex-aequo avec la Suisse
12. Allemagne 79
14. Grande-Bretagne 78
15. Japon 76
17. Etats-Unis 74
26. France 69
64. Turquie 45
69. Brésil 43
100. Chine 36
136. Russie 27
170. Irak 16
172. Afghanistan 12
173. Soudan 11
174. Corée du Nord 8, ex-aequo avec la Somalie
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