Journée «Justice morte» à Mamoudzou comme partout en France. Les avocats protestent contre un projet de loi du ministre de l’économie visant à réformer la profession.
La moitié des affaires prévue à l’audience correctionnelle a été renvoyé ce mercredi matin au tribunal de Mamoudzou suite à la journée de grève des avocats du barreau. Ils se sont rassemblés au tribunal peu après 8 heures avant de bloquer la circulation à Kawéni l’espace de quelques minutes.
Comme les notaires et les huissiers, ils protestent contre la loi Macron touchant les professions réglementées.
Prenant la parole dans la salle d’audience, Me Sevin relevait que les avocats qui dépendent du ministère de la justice sont aujourd’hui concernés par une réforme portée par le ministère de l’économie. «Nous sommes des professions indépendantes. Ce projet de loi vise à faire de nous des salariés de grosses sociétés. Nous dépendrons d’un patron et de groupes financiers. Si l’avocat n’est pas indépendant, il ne défendra plus vos droits de la même façon», a-t-elle fait valoir.
Une trentaine d’avocats qui veulent se faire entendre
Si les avocats de Mayotte ne sont qu’une trentaine, ils ont souhaité s’associer à ce mouvement et se faire entendre comme dans toutes les juridictions de France.
À Paris, les professions juridiques réglementées (huissiers, notaires, avocats, greffiers des tribunaux de commerce, commissaires-priseurs, administrateurs et mandataires judiciaires) prévoient 50.000 manifestants cet après-midi entre la place de la République et la place de l’Opéra.
Le projet de loi Macron entend décloisonner ces professions pour “libérer l’activité” et “ouvrir” ces métiers aux jeunes. Le texte prévoit notamment de libéraliser l’installation des nouveaux arrivants chez les huissiers, notaires et commissaires-priseurs, de bouleverser les grilles tarifaires ou de permettre l’ouverture du capital des sociétés à d’autres professions (y compris chez les avocats).
Pour les intéressés, la réforme aurait donc des conséquences néfastes en termes d’emplois, de tarifs ou de présence territoriale, affectant ces professionnels mais aussi les particuliers utilisateurs de ces services.
RR
Le Journal de Mayotte
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