Le protocole de fin de conflit a été signé ce dimanche matin entre la direction de la société d’exploitation de l’aéroport de Mayotte (SEAM) et la CGT Ma. La reprise effective du travail par les grévistes est prévue pour demain matin.
Le conflit aura duré une semaine. Ce dimanche matin, Salim Naouda, le secrétaire général de la CGT Ma et Daniel Lefebvre, le directeur de la société d’exploitation de l’aéroport de Mayotte (SEAM) ont signé le protocole qui met un terme à une semaine de grève à l’aéroport de Pamandzi. Les négociations, reprises jeudi matin ont permis d’aboutir à un accord. Dans un communiqué, la direction de l’aéroport confirme que «les 13 grévistes déclarés depuis le lundi 15 décembre dans le service SURETE de l’aéroport reprendront donc le travail dès demain matin.»
Pour les passagers et les compagnies, le retour à la normale ne sera que peu perceptible. Hormis quelques retards enregistrés sur des vols au départ et quelques livraisons de bagages un peu plus lentes que d’habitude, les réquisitions décidées par la préfecture ont quasiment gommé tous les désagréments qu’auraient pu subir les voyageurs, nombreux en cette période de l’année. «Les réquisitions ont joué dans les deux sens, rectifie souligne Salim Naouda, le secrétaire général de la CGT Ma. La préfecture a mis la pression sur la direction pour rouvrir les négociations».
De nombreuses avancées
Pour les salariés, avec la signature de cet accord, c’est un peu Noël avant l’heure. Les avancées obtenues lors des négociations du week-end dernier sont maintenues, avec, entre autres, le passage aux 37 hebdomadaires modulées sur 7 semaines en fonction de l’activité, une prime d’objectif à partir de janvier (dont les critères seront définies par la direction et les représentants du personnel), la participation de l’entreprise à l’entretien des tenues (1€/jour de travail) et aux frais de transport (2,2€/jour travaillé).
Il restait quelques points de blocage qui avait provoqué ce conflit. La hausse des salaires et l’augmentation de la prime de travail du dimanche sont deux points qui n’ont finalement pas bougé. En revanche, la CGT Ma met en avant un accord sur la retraite complémentaire. Dès le mois de janvier, les salariés (2%) et l’entreprise (3%) cotiseront à des taux qui seront appelés à évoluer par la négociation pour rejoindre leur niveau national (8%).
De nouvelles négociations à venir
Dans son communiqué, la SEAM «s’excuse auprès du public pour la gêne occasionnée par ce mouvement social» même si elle rappelle que «des dispositifs ont été mis en place jusqu’à ce dimanche pour qu’aucun vol ne subisse de retard.»
Alors la direction n’avait guère apprécié le déclenchement de cette grève en pleine négociations annuelles obligatoires (NAO), elle a tenu à confirmer «sa volonté de vouloir privilégier le dialogue social au sein de la SEAM avant tout autre forme de rapport de force». Elle va rapidement pouvoir le démontrer. Jusqu’au mois de mars, le dialogue social au sein de la société devra porter sur la «classification des professions» en lien avec la convention collective. A nouveau, les conséquences pourraient être importantes pour les salariés avec en particulier des augmentations de salaires à la clé.
RR
Le Journal de Mayotte
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