Les plastiques rejetés dans la nature ne sont pas seulement une gêne visuelle. Ils peuvent aussi causer la mort des animaux. C’est le cas d’une tortue retrouvée agonisante à La Réunion.
De la corde et du plastique. Voilà ce qu’ont retrouvé les services vétérinaires dans l’estomac d’une tortue marine qui a succombé ce samedi après avoir ingurgité un menu composé de déchets rejetés en mer. C’est à Kélonia, l’observatoire des tortues marines installé à Saint-Leu, sur la côte ouest de La Réunion, que l’animal a été amené au début du mois. Elle avait été observée au Cap Lahoussaye par des apnéïstes alors que sa carapace était couverte d’algues et qu’elle semblait très amaigrie. Quelques jours plus tard, d’autres plongeurs l’avaient signalée flottant entre deux eaux. Elle avait alors fait l’objet d’une prise en charge sanitaire.
Les équipes de Kélonia, ce centre spécialisé dans la recherche, l’intervention et les soins aux tortues marines, ont accompli de nombreuses démarches pour tenter de soigner l’animal. Des radiographies ont ainsi permis aux vétérinaires de constater un blocage au niveau de l’estomac. Malgré des purges et un lavage d’estomac, les soignants ne sont pas parvenus à faire redémarrer correctement son système digestif.
La longue durée de vie des déchets en plastique
Après son décès, l’autopsie a montré que des bouts de corde et des morceaux de plastique avaient bloqué le muscle du pylore qui sépare l’estomac et l’intestin.
Cet événement, largement médiatisé à La Réunion, a permis aux équipes de Kélonia de faire passer un message sur les conséquences des déchets jetés de façon inconsidérée dans la nature. Stéphane Ciccionne, le directeur de la structure de Saint-Leu, tient par exemple à rappeler que «les déchets plastiques ont une durée de vie longue. Ils peuvent être fatals aux animaux marins. Il faut que nous soyons tous conscient de cela».
Les déchets en plastique peuvent flotter jusqu’à plusieurs dizaines d’années dans les océans. Ils ont tendance à s’accumuler mais aussi à se fragmenter en de minuscules éléments facilement ingérables par les animaux. Si les plus gros morceaux peuvent s’avérer mortels, on ne connaît pas encore les conséquences de pièces plus petites qui entrent dans la chaîne alimentaire.
RR, Le Journal de Mayotte
avec le JIR.
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