25.9 C
Dzaoudzi
lundi 25 novembre 2024
AccueilSociétéUne manifestation pour le respect des religions

Une manifestation pour le respect des religions

Il n’était pas question pour les organisateurs de porter un jugement contre les actes terroristes, mais de désapprouver la caricature des religions. Des échanges ressort une absence de réflexion que doit porter l’Etat français avec les représentants religieux musulmans.

Nadjar Habib Mahizio cadi
Nadjar Habib Mahizio cadi

Ils étaient à peine une quarantaine à s’être déplacés ce dimanche 25 janvier place de la République. Sans banderole, mais en revendiquant « le respect de l’islam ». La présence de femmes voilées, peu courant à Mayotte, aux côtés d’hommes en djellabas faisait craindre aux quelques métropolitains présents pour manifester à leurs côtés, une radicalisation des revendications.

« Nous ne sommes pas des djihadistes ! », prévenait le porte parole du mouvement, Nadjar Habib Mahizio, « et les musulmans condamnent ce qui c’est passé en métropole. Chaque homme doit être touché par une âme qui quitte ce monde. Mais nous sommes là pour dire que les caricatures de Mahomet, comme celles de Jésus, ne nous plaisent pas, pour dire que ceux qui croient sont blessés. Ce n’est pas normal de stigmatiser ». Un discours en shimaoré qui nous a été traduit.

Un participant à la manifestation se disait insulté par les caricatures, et nous expliquait que le recul nécessaire pour ne pas être blessé, « tout le monde ne l’a pas. Nous sommes tous différents et face à une telle agression, certains peuvent être amenés à tuer. On se demande parfois qui terrorise qui. La liberté d’expression d’accord, mais jusqu’où ? Si votre mère ou votre père sont salis, vous aurez envie de les venger ! ».

Entre représentation physique et caricature

Quelques femmes voilées
Quelques femmes voilées

Dans le point presse improvisé qui suivait la Douha (prière), Nadjar Habib Mahizio répètera qu’« on ne doit pas se moquer les uns des autres, mais se respecter ».

Le ton change lorsque le journaliste de Mayotte 1ère Emmanuel Tusevo aborde la représentation physique de Mahomet qu’ont pratiquée les chiites par le passé, comme l’explique dans un article d’octobre 2012 l’Institut Français du Proche Orient, « chez les sunnites, tendance de l’islam présente à Mayotte, elle est interdite », tranche le religieux.

De la même manière, la place de Mayotte-la musulmane dans une République française où certains se sont battus pour la liberté d’expression, donc le droit de pratiquer la caricature, agite Nadjar Habib Mahizio : « la République doit être le garant de la liberté d’exercer sa religion. Mais la conception même de la laïcité est paradoxale : d’un côté la tolérance, avec une liberté de chacun de s’exprimer, et de l’autre l’intolérance avec l’obligation d’être identique. La laïcité est donc intolérante, l’autre ne peut pas être différent. Le Coran dit, ‘à toi ta religion, à moi la mienne’ ».

L’absence de pancartes est volontaire, le mouvement se veut pacifiste, « il sera reconduit si de nouvelles caricatures de Mahomet venaient à couvrir la Une de Charlie Hebdo », indiquent les religieux. Une manifestation qui n’aura donc pas rassemblé.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139510
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139510
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139510
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139510
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139510
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139510
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...