Président du Festival Off d’Avignon, Greg Germain a un objectif : diffuser en métropole et dans le monde, les créations des outre-mer. Il est à Mayotte pour y rencontrer les artistes.
Dans le cadre des Etats Généraux de l’outre-mer qui se sont déroulés en 2009, les acteurs culturels de tous les territoires ont pointé unanimement les grandes difficultés que rencontrent les artistes professionnels résidants dans les Outre-mer pour diffuser leurs productions dans l’Hexagone, mais aussi dans les autres Territoires d’outre-mer.
Les propositions formulées dans l’atelier 8 “Identité et culture” des Etats généraux de l’Outre-mer, et retenues par le Conseil Interministériel de l’Outre-mer du 9 novembre 2009 (mesure 63) ont préconisé la création d’une Agence nationale de promotion des cultures de l’outre-mer afin d’aider leur diffusion, tant entre Territoires d’outre-mer que vers l’Hexagone, mais également en Europe et dans le monde.
Une Agence en création que porte le truculent Greg Germain. Comédien de théâtre, puis pour le cinéma et la télévision, le Guadeloupéen, président du Festival « Off d’Avignon » est actuellement à Mayotte avec Daniel Carcel, nommé directeur de la future Agence de promotion et de diffusion des cultures de l’outre-mer.
“De quoi sont capables les outre-mer”
« Nous rencontrons actuellement les créateurs de l’ensemble des domaines artistiques (musique, théâtre, peinture) ainsi que les collectivités locales qui intégreront le conseil d’administration de l’Agence », nous expliquait Greg Germain. Son combat est mené depuis les outre-mer, « ça ne doit pas être une idée balancée depuis Paris, mais qui doit monter des territoires ultramarins ».
Le site internet devrait être opérationnel en mars, « c’est le visage de l’Agence », puis en juin les élus et techniciens de la culture se réuniront à Paris, « et enfin nous pourrons montrer au reste du monde ce dont sont capables les outre-mer ! ».
Il l’avoue, « il ne se passe pas grand-chose à Mayotte aujourd’hui, contrairement à la Guyane ou la Nouvelle-Calédonie. Or, je viens de rencontrer une dizaine de peintres, des auteurs… Il y a aussi un patrimoine immatériel très important, comme la légende des chatouilleuses ».
Des créateurs qui seront donc mis en avant, et qui pourront échanger avec les autres territoires, comme le fait depuis 4 ans « Tambours croisés ».
Des créateurs « transportés par l’idée » selon lui, Mayotte ne disposant que peu de voies d’expression. Et les modiques productions culturelles locales pourraient faire des petits : « de voir les œuvres sur le devant de la scène va créer des aspirations vers le haut ».
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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