Le sénateur Thani Mohamed Soilihi aimerait que le 101e département ait déjà tout d’un grand en matière de production d’énergies renouvelables… Une évolution qui se calquera sur son développement.
La loi relative à la transition énergétique est actuellement en débat au Sénat. Ce qui a permis au sénateur Thani Mohamed Soilihi d’interpeller la ministre de l’Ecologie, du développement durable et de l’Energie, Ségolène Royal, sur les enjeux pour Mayotte. Il focalise son intervention sur deux points : la part d’énergie renouvelable dans la consommation totale à Mayotte et le projet de méga batteries OPERA.
Le sénateur évoque tout d’abord la croissance phénoménale de la consommation électrique sur notre territoire, « 30% entre 2003 et 2004 », et un rythme qui ne s’écarte que rarement de 5% par an ensuite. Or, les deux centrales EDM étant alimentées en gasoil, la dépendance de l’île aux énergies fossiles est presque totale.
Le sénateur souligne que l’ensoleillement de l’île permise par une « proximité avec l’équateur (qui) lui confère 200 heures d’ensoleillement de plus que La Réunion », appelle à développer le photovoltaïque : « cette technique s’est développée ces dernières années, mais la part du photovoltaïque dans le mix énergétique reste extrêmement faible, de l’ordre de 5,8 % ».
Malgré ce maigre résultat, le parlementaire invite à ne plus viser les 30% d’énergies renouvelables dans la consommation totale en 2020, mais 50% comme c’est le cas de tous les départements d’outre-mer, qui ont comme objectif supplémentaire une autosuffisance énergétique en 2030.
Un pari audacieux pour Mayotte dont la superficie ne permet pas de bénéficier du même potentiel de couverture que ses sœurs ultramarines, et où l’énergie photovoltaïque est pour l’instant la seule énergie renouvelable réellement exploitable si l’on en croit les études déjà menées. Notons que les techniques évoluant rapidement, les capacités des éoliennes nouvelle génération, par exemple, pourraient intéresser l’île.
Thani Mohamed Soilihi fait malgré tout savoir que d’autres sources d’énergies pourraient être développées pour faire face à la demande, comme le biogaz – 60 % des déchets de Mayotte sont biodégradables – et la micro-hydraulique.
L’obstacle majeur au photovoltaïque est la brusque bascule vers la production traditionnelle d’électricité au moindre nuage. Une puissance appelée qui peut provoquer un black out et qui trouve sa solution dans un stockage de cette énergie venue de notre astre solaire.
Ce rêve de batteries géantes est l’objet d’un projet, Opéra, pour Opération pilote énergies renouvelables, destiné à sécuriser le réseau électrique autonome de Mayotte. Elles permettront d’injecter « jusqu’à 3 mégawatts dans le réseau électrique », ce qui incite l’interlocuteur de la ministre à en demander l’état d’avancement.
Ségolène Royal n’ayant pas encore répondu, le sénateur nous fait savoir qu’il compte la solliciter de nouveau par courrier.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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