Les négociations ont été longues mais un accord a été signé ce samedi. La vidéo surveillance fait son apparition alors que les deux syndicats ont arraché une avancée sociale à la société.
Il était question de sécurité et de protection sociale depuis deux jours au siège de l’entreprise Matis à Longoni. Lors de l’agression du chauffeur de bus lundi dernier, les salariés n’avaient pas fait agir leur droit de retrait. Un geste salué par la direction de l’entreprise qui a entrepris de recevoir les deux syndicats représentatifs à la suite du dépôt d’un préavis de grève portant sur les conditions de sécurité.
N’étant pas parvenus à constituer une intersyndicale, la CGT Ma majoritaire et UD FO ont mené leurs revendications chacun de leur côté. Plusieurs points ont été actés sur les deux protocoles d’accord « afin de lutter contre la recrudescence des agressions et actes d’incivilité ».
La vidéosurveillance fait son apparition avec son installation dans 10 bus, et les chauffeurs seront moins sollicités avec l’assouplissement du contrôle des cartes : « face à toute insistance d’un élève non muni d’un titre de transport, le conducteur aura pour consigne de laisser l’intéressé accéder au véhicule et d’en référer à sa hiérarchie (au moyen des systèmes d’alertes muettes installés dans les bus) afin que cette dernière procède à l’identification de l’élève à son arrivée à destination. L’intéressé sera systématiquement traduit en conseil de discipline ».
D’autres points ont été obtenus par chaque syndicat. Le protocole signé par UD FO annone le lancement d’une réflexion entre le Conseil Général et la société Matis sur la possibilité d’installer des cabines anti agression pour les conducteurs, la mise en place d’une procédure d’appels-messages abrégés sur l’intégralité de la flotte de mobiles des salariés de la société Matis (conducteurs, médiateurs et contrôleurs) permettant un signalement discret des actes d’incivilité à la hiérarchie et le renforcement de la présence d’agents sur les pôles d’échanges à hauteur de 4 nouveaux médiateurs par pôle d’échange (dispositif de CUI).
Partenariat avec les forces de l’ordre
La CGT Ma a obtenu de son côté, le renforcement des mesures mises en place avec le lancement d’une réflexion sur un volet numéro 2 du film pédagogique axé sur la thématique de l’insécurité et des violences, l’intervention lors des journées portes ouvertes dans les locaux de Matis de conducteurs, de médiateurs et de contrôleurs afin que ces derniers puissent dialoguer avec les élèves et leur faire découvrir les réalités de leurs métiers, le lancement d’une réflexion avec les partenaires (DEAL, Mairies) afin d’installer sur les pôles d’échanges des pancartes directionnelles permettant aux élèves de s’orienter sans avoir à solliciter le contrôleur et le renforcement du partenariat existant entre Matis et les Forces de l’Ordre afin d’effectuer des contrôles conjoints et inopinés.
Le point d’achoppement entre les deux syndicats et la direction reposait sur leur demande de mise en place de la procédure de subrogation : « la société s’engage à prendre en charge le délai de carence de 5 jours de la Sécurité sociale. Les employés seront rémunérés en cas d’arrêts de travail successifs à des accidents de travail les maladies professionnelles et les troubles musculo-squelettiques découlant de l’activité professionnelle », explique Nicolas Rupert, le directeur de la société.
Enfin, dans le contexte actuel d’insécurité, le protocole mentionne que le Conseil Général de Mayotte et la société Matis s’engagent à convoquer régulièrement le Comité de Pilotage sur la Sécurité et la Qualité dans les Transports.
Un protocole qui incitent les deux syndicats à lever le préavis de grève pour lundi.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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