Après la publication du décret de l’indexation, la balle est dans le camp des collectivités pour l’appliquer, moyennant capacité financière, à leurs agents. C’est ce que rappelle le préfet Witkowski, dans un courrier diffusé par Hamidou Madi M’colo.
Absents du décret de la mise en place de l’indexation des salaires des fonctionnaires de l’Etat et hospitaliers à Mayotte, les territoriaux avaient piqué une sainte colère par syndicat CGT Ma interposé (voir article). Un mouvement a même été envisagé pour obtenir un texte sur cette revalorisation de salaire de 40%, étalé jusqu’en 2017.
C’est l’apaisement que joue le préfet Jacques Witkowski qui a adressé le 30 octobre un courrier aux présidents des collectivités concernées, Conseil général, mairies, syndicats intercommunaux. Il y précise que la majoration de traitement concerne les fonctionnaires de l’Etat et des hospitaliers et qu’il ne tient qu’à eux de se réunir pour voter une délibération d’extension de ce dispositif à leurs agents selon les mêmes modalités que celles déterminées par le décret, et même «choisir de ne pas indexer vos agents». L’état des finances des collectivités pouvant le justifier sur 2013, au moins pour certaines d’entre elles. Or, le représentant de l’Etat a toujours été clair : il n’y aura pas de compensation de Bercy pour cette indexation chez les territoriaux.
Dernier nota, «les collectivités territoriales ne peuvent délibérer sur le régime indemnitaire de leur agents que dans la limite de ceux des services de l’Etat». Une remarque qui vise certains agents dont la rémunération dépasse la décence, dans les syndicats intercommunaux comme au Conseil général. Ce qui avait laissé dire en début d’année à Daniel Zaïdani que ces agents étaient déjà indexés !
Si la lettre du préfet a été transmise à certaines mairies par Hamidou Madi M’colo (UD FO), c’est que chat échaudé craint l’eau froide, et qu’il affiche ce soutien de poids pour ne pas «que les autres organisation syndicales fassent comme lors de la lutte contre la cherté de la vie». Le leader local de FO s’était retrouvé paria pour avoir dénoncé les manœuvres des autres syndicats. Syndicats qui sont accusés, à l’entendre, par les élus, de ne pas avoir défendu leurs agents, et qui pourraient donc être tentés d’en rajouter.
Anne Perzo-Lafond
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