Trois agents de la préfecture ont été mis en examen pour corruption. L’un d’eux a été placé en détention provisoire les deux autres sous contrôle judiciaire. Les investigations se poursuivent pour tenter de découvrir s’il ne s’agit pas d’un réseau plus vaste.
Des soupçons de corruption pèsent une nouvelle fois sur des agents du service des étrangers de la préfecture de Mayotte. Après l’ouverture d’une information, un agent de sécurité et deux agents de la préfecture ont été mis en examen vendredi, comme l’indique le parquet dans un communiqué diffusé ce lundi.
«Dans le cadre de leurs missions de lutte contre l’immigration clandestine, la police aux frontières et la préfecture de Mayotte ont constaté que certains agents affectés au service des étrangers acceptaient, moyennant des contreparties, d’accélérer le traitement de certains dossiers.»
500 euros pour un dossier
Selon les informations du JDM, l’agent de sécurité était de mèche avec une fonctionnaire de la préfecture pour faciliter l’entrée puis accélérer le traitement de dossiers pour l’obtention de titres de séjour. Les deux agents se partageaient ainsi en moyenne environ 500 euros, donnés en toute illégalité par des étrangers, pour chacune de leur demande.
Le troisième individu aurait mené son petit business de son côté, demandant également le versement de plusieurs centaines d’euros pour qu’un dossier suive plus rapidement un parcours administratif qui peut être assez long.
Soupçon de réseau
L’enquête menée par la PAF se poursuit, «avec la pleine collaboration de l’autorité préfectorale, afin de mettre un terme à ce type de comportement au sein d’un service de l’État», indique le communiqué du parquet. Il s’agit de savoir si ces trois individus avaient mis en place ce système de leur propre chef ou s’ils faisaient partie d’un dispositif plus vaste.
Pour mémoire, une fonctionnaire a été jugée pour corruption au début du mois de mars dernier. Elle aurait également perçu de l’argent, faisant croire à ses victimes qu’elle pouvait accélérer le traitement de dossiers, ce qu’elle ne pouvait pas faire compte tenu de sa situation à la préfecture. Le jugement de cette affaire a été mis en délibéré au 15 avril.
RR
Le Journal de Mayotte
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