Toujours discret l’ancien champion de France de karaté par équipe. Trop même au regard de l’événement de la semaine : la 15e semaine de l’outre-mer à Savigny-le-Temple (banlieue parisienne) du 2 au 11 avril, portait sur la découverte de Mayotte, avec un parrain désigné en la personne d’Abdillah Soussou.
Depuis 1989, l’Union outre-mer de Sénart a pour objectif de mettre en valeur la richesse culturelle et artistique des DOM-TOM au sein de sa région et de la zone francilienne. C’est la première fois depuis sa création que notre île est au centre de ces journées.
Cette année, un programme ad hoc a été concocté autour de Mayotte sous la présidence d’Abdillah Soussou, champion de France de karaté par équipe, entrepreneur et parrain de l’association mahoraise « Une fenêtre sur la vie ».
Le Mahorais a en effet créé sa marque de vêtement Soussou Sportwear, et garde un œil sur l’association qui crée des animations pour les enfants hospitalisés au Centre hospitalier de Mayotte.
La semaine fut longue puisqu’elle commençait le jeudi 2 avril et finissait ce samedi 11 avril. Le top départ fut donné par un Ciné-débat autour du documentaire : «Les coraux à Mayotte» de la réalisatrice, Dominique Martin-Ferrari, journaliste, documentariste et productrice française, est également militante écologique. Elle s’engage dans les années 1970 dans la protection de l’environnement et la sensibilisation du grand public sur les questions écologiques.
Toiles, cuisine et contes
Le vendredi 3, c’est un jeune artiste peintre Mohamadi Idaroussi qui exposait ses toiles. Né à Acoua (Mayotte) et diplômé en biologie médicale, Mohamadi Idaroussi découvre le dessin dès l’âge de 3 ans et remporte à 11 ans le seul concours de dessin auquel il ait participé. Autodidacte, il rend hommage à son île natale à travers ses œuvres.
Le week-end qui suivait, les Sénartais ont pu découvrir un village de l’outre-mer en présence de la Maire de Savigny-le-Temple et des représentants de la délégation de Mayotte, dont Abdillah Soussou. Etaient proposés des stands culinaires, des spectacles de danse, des animations podium, des mini-conférences.
En soirée du samedi, le groupe guadeloupéen Akiyo avait invité en première partie de son concert le groupe ACMR (Association culturelle mahoraise de Reims) pour découvrir musique et chants traditionnels mahorais.
C’est naturellement par le conte que se poursuivait cet hommage à Mayotte, avec des séances de contes pour toute la famille grâce aux conteuses Hachimia Youssouf, Marianne Salim et Raymonde Payet.
Prouver que les outre-mer aussi ont de l’audace
Vendredi 10 avril, Isabelle Denis, docteur en histoire de l’université Sorbonne Paris 4, professeur d’histoire et de géographie, spécialiste de l’histoire de Mayotte et du sud-ouest de l’océan Indien, auteure de plusieurs publications, présentait une conférence intitulée « Mayotte île multiculturelle française de l’océan Indien depuis 1841 » qui décryptait la spécificité de l’île : « Mayotte devient française en 1841 sur des bases différentes des autres territoires d’outre-mer. Située dans l’archipel des Comores et le canal du Mozambique, cette petite île a une culture imprégnée par les influences régionales et une histoire marquées par des événements régionaux et des volontés locales pas toujours compréhensibles depuis la métropole ».
Enfin, la semaine se terminait sur un café littéraire en présence de l’auteure mahoraise Rozette Yssouf autour de son premier livre « La solitude du cœur ».
En marge de cette découverte de l’île par la métropole, Abdillah Soussou était également invité ce samedi 11 avril aux Journées outre-mer développement en présence de Sophie Elizéon, Déléguée interministérielle pour l’égalité des chances des Français des outre-mer. Il s’agissait de débattre, en présence d’un autre entrepreneur, de l’audace ultramarine.
Un thème dont Abdillah Soussou est le digne porte-parole.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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