L’Association qui regroupe les organismes de formation professionnelle à Mayotte (AOFM) obtient «des avancées sociales et économiques capitales» de la part du gouvernement. Parmi elles, la rémunération des stagiaires en formation à hauteur du SMIG.
Ce sont des avancées «capitales» qui répondent à la crise du secteur de la formation à Mayotte. Il y a tout juste neuf mois, les organismes de formation professionnelle se retrouvaient pour lancer l’alerte : les jeunes s’éloignent des formations professionnelles, pourtant essentielles pour leur avenir et celui de Mayotte. Jamais la désaffection pour les actions de formation n’avait atteint un tel niveau dans notre département avec une double crise : non seulement les jeunes sont moins nombreux à entrer dans une formation mais les abandons atteignent aussi un niveau record.
Après neuf mois de travail, de rencontres en réalisations de dossiers, l’Association des Organismes de Formation de Mayotte (AOFM) vient d’obtenir des avancées significatives du gouvernement qui devraient changer la donne.
Rémunération au SMIG
Une des causes identifiées par l’AOFM à cette crise de la formation est la rémunération des stagiaires qui est de l’ordre de 90 à 150€ mensuels. Entre le coût des transports et des repas, les stagiaires perdent de l’argent pour se former. Or, «pour professionnaliser nos jeunes, il faut que le système leur permettre de vivre quand ils sont en formation», indiquait Christine Daudet, la présidente de l’AOFM.
Le gouvernement accepte le principe que les stagiaires en formation perçoivent une rémunération à la hauteur du SMIG. Et la mise en œuvre de la mesure va se faire sans palier dès le 3e trimestre 2015.
Des stagiaires mieux rémunérés qui pourraient être plus nombreux. Le nombre de places de formation est porté à 5.000 pour l’ensemble des dispositifs. Cette mesure va nécessiter la mobilisation de tous les dispositifs et des partenaires sociaux pour que Mayotte bénéficie des budgets correspondants lors des arbitrages budgétaires prévus le mois prochain.
Adapter la législation à Mayotte
Enfin, une mission d’accompagnement de la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) planchera pendant 10 mois sur la transposition de la réglementation métropolitaine à Mayotte en matière d’emploi et de formation. Harmonisations ou adaptations de tout le corpus réglementaire, le chantier paraît immense pour que Mayotte bénéficie des cadres sans être pénalisée par des mesures parfaitement inadaptées à notre situation.
A l’AOFM, on se dit «très contents et fiers du résultat obtenu». Il faut dire que si ces avancées sont présentées comme capitales pour les jeunes Mahorais et pour le développement de Mayotte, elles ont été obtenues après une mobilisation sans faille de l’association dont l’énergie a même poussé François Rebsamen, le ministre du Travail, à venir saluer en personne la délégation mahoraise venue travailler les dossiers au ministère.
Un appareil de formation en ordre de marche
De la part du gouvernement le geste est fort et il va peut-être venir sauver un secteur en crise. Les entreprises de la formation à Mayotte se portent mal car elles sont en partie rémunérées sur le nombre de jeunes qui suivent jusqu’au bout les formations qu’elles dispensent. Or, le secteur est évidemment essentiel compte tenu de la démographie mais aussi de l’état de l’école dans notre département.
«Au moment où Mayotte peut prétendre aux fonds sociaux européens, il faut que l’appareil de formation soit en ordre de marche pour que les jeunes Mahorais bénéficient à plein des dispositifs», soulignait Christine Daudet.
RR
Le Journal de Mayotte
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