Alors que les tentatives n’ont pas été tellement fructueuses jusqu’à présent dans ce domaine de l’habitat social, la maire de Chirongui accueillait la ministre Pau Langevin avec un programme de 3 millions d’euros très avancé ce samedi matin.
Le lotissement de Tsimkoura, avec 5 000 m2 de terrains, qui s’étalent entre le Mont Choungui et le lagon, en plongeant sur la baie de Boueni, va produire 70 logements. « 24 seront en accession et 48 en collectifs », précise la maire Hanima Ibrahima.
L’accession sociale est un des talons d’Achille de Mayotte : avec foncier bloqué, peu de familles a pu concrétiser leurs espoirs. A Chirongui, la mairie a sécurisé en acquérant en amont les terrain, afin de permettre aux programme de logements en accession sociale (LAS) et très sociale (LATS) d’aboutir : « 15 dossiers sont déjà passés par la commission DEAL-préfecture, et la construction va pouvoir débuter ».
L’Etat aide à 80% ces familles à travers la Ligne budgétaire unique, « et le Fonds Régional d’Aménagement Foncier et Urbain (FRAFU) pour les projets à venir », annonce Daniel Courtin, le directeur de la DEAL (Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement), et les prêts qu’elles peuvent contracter, sont couverts par des aides de la Caisse d’allocation familiale. Il ne resterait qu’une centaine d’euros à la charge du futur acquéreur, sur des logements de 80m2 environ.
Les communes rêvent de ZAC
La mairie voit déjà plus loin avec une Zone d’aménagement concertée (ZAC) à Mramadoudou nord, détaillée par la maire : « 350 logements sur 12 hectares, pour un aménagement adapté à la topographie du site, une maison de quartier, un groupe scolaire, un petit hôtel aux chambres ‘vue sur la mer’, un jardin d’enfants, une promenade plantée d’arbres, des immeubles, des commerces, une nouvelle caserne de gendarmerie, un pôle médical, un pôle administratif ».
Ce n’est encore un projet, mais les études opérationnelles sont en cours. Les maires de Sada, Kani Keli et Bandraboua sont d’ailleurs venus prendre des notes. Mayotte est encore à aménager, et les structures comme l’Etablissement public foncier sont toujours attendues. Et le FRAFU, annoncé par le directeur de la DEAL, n’a encore jamais vraiment fonctionné à Mayotte.
Pour illustrer le dynamisme des habitants de la commune, la signature d’un contrat à temps partiel avait été organisée pour George Pau-Langevin qui couronnait ainsi le dynamisme de Dzihiro Boinali, héritière de la menuiserie de son défunt mari, qui recrute donc un jeune, et qui a été aidée par l’Adie (microcrédit) pour l’achat d’un douka (épicerie).
Hanima Ibrahima démontrait que le sud, tout en étant éloigné du centre urbanisé de l’île, était en plein dynamisme.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
Comments are closed.