En déplacement en Guadeloupe, François Hollande annonce la mise en l’œuvre d’une loi sur l’égalité réelle, une nouvelle étape «historique» des relations entre la métropole et l’Outre-mer. Victorin Lurel mènera une mission parlementaire pour y parvenir.
Le Conseil représentatif des Français d’outre-mer (Crefom) est aux anges. Sa proposition de loi pour mettre en œuvre une égalité réelle entre la métropole et l’Outre-mer va devenir une réalité. François Hollande l’a annoncé lors de son déplacement en Guadeloupe ce week-end.
Evoquant un plan par étape, le chef de l’État veut porter l’Outre-mer au niveau de développement et de richesse de l’Hexagone. «Une loi sur l’égalité réelle devra en poser les principes et l’État devra parvenir dans un délai raisonnable, sans doute plusieurs années, à atteindre cet objectif”. Il a chargé l’ancien ministre Victorin Lurel d’une mission parlementaire «pour définir les contours de ce futur texte».
Une inégalité collective inacceptable
Cette égalité réelle vise à réduire l’ensemble des disparités constatées avec l’hexagone en matière de revenu par habitant, de taux d’emploi et de pauvreté, d’accès au logement, de mise en œuvre de politiques de santé publique et de mise à niveau des infrastructures dans chaque territoire.
«Cette exigence d’égalité réelle, la France la doit à l’Outre-Mer», insiste Patrick Karam. «C’est aussi son intérêt. Il ne saurait y avoir de territoires durablement délaissés. On ne peut plus accepter au XXIème siècle une situation d’inégalité collective qui différencie, discrimine et condamne selon que l’on nait en Outre-mer ou dans l’Hexagone.»
La «révolution» de l’égalité
Pour Patrick Karam, un tel texte «ouvre un véritable bouleversement : une révolution attendue par les outre-mer depuis 70 ans», depuis que la France, à la fin de la seconde guerre mondiale, a transformé ses colonies en départements et territoires d’Outre-mer. Pour le Crefom, il s’agirait de l’ultime étape vers un traitement égalitaire de tous les territoires français et leurs habitants.
«Après l’égalité civique liée à la fin de l’esclavage en 1848, l’égalité politique avec le passage de colonies en départements et collectivités d’outre-mer, l’égalité sociale avec l’alignement des prestations, une dernière avancée reste à conquérir: l’égalité réelle économique», conclut M. Karam, dans un communiqué. A Mayotte, probablement plus qu’ailleurs, les précédentes conquêtes sont encore à consolider.
RR
Le Journal de Mayotte
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