L’excellence de matière de constructions économes en énergie contraint les entreprises locales à se former pour que leurs clients puissent bénéficier d’avantages financiers et fiscaux.
Avec le réchauffement planétaire, le monde est entré depuis quelques années dans une course à l’économie d’énergie. Produire à partir d’énergies renouvelables ou « consommer des kilowattheures que l’on ne produit pas », est devenu LE challenge.
Ainsi, l’Etat a mis en place deux aides principales pour rénover intelligemment sa maison : l’éco-prêt à taux zéro (avance remboursable sans intérêt de 30 000€ maximum pour financer des travaux d’éco-rénovation) et crédit d’impôt transition énergétique (CITE, déduction d’impôt jusqu’à 30% des dépenses réalisées pour l’équipement).
Pour les obtenir, le particulier qui entreprend de rénover, doit faire appel à un artisan ou une entreprise titulaire d’un signe de qualité RGE (Reconnus garant de l’environnement).
C’est cette formation qui est financée par Electricité de Mayotte (EDM) et mise en place depuis le mois de février en partenariat avec l’Ademe (Agence de la maitrise de l’énergie), et les chambres de Commerce (CCI) et de l’Artisanat (CMA).
97% de la chaleur refoulée
Cette initiative d’EDM est guidée par l’Etat qui demande à l’opérateur d’inciter aux économies d’énergie. Mais pas seulement. Sur un territoire aux contraintes iliennes, importations d’hydrocarbures, coût des matériaux, EDM doit faire face à une augmentation de la consommation électrique boostée par un fort taux de croissance de la population.
La société propose de son côté au particulier de compenser le surcoût lié à l’utilisation d’un matériau plus performant, grâce à une aide de 15 euros par m2, valable sur la construction neuve ou la rénovation.
Il s’agit d’une couverture de toit en tôle de 3 mm, produite par Arcelor Mittal, et adaptée aux conditions climatiques de Mayotte : « elle retient 97% de la chaleur. On l’empêche d’entrer grâce à un film, alors que de l’autre face, un film réflectif permet l’aération », indique Jean-Luc Gugelmann, Directeur marketing et Développement d’Arcelor Mittal à La Réunion. Il glisse avoir tenté l’expérience avec un spot puissant.
Les artisans commerciaux auprès de leurs clients
Un potentiel de développement intéressant pour la société qui a noué un partenariat avec Rousseau Padial à Mayotte : « l’entreprise est dotée d’une profileuse et connaît les contraintes locales en matière de bâti. »
Ils sont 14 artisans à suivre cette formation de deux demi-journées, FEEBAT sur les économies d’énergie en février, et en découverte de la tôle chez Rousseau Padial ce jeudi. Saïd Mohamed, le président de la CAPEB (Confédération de l’Artisanat des petites entreprises du Bâtiment), est de ceux là : « je suis fana à 100% pour ces tôles. Il ne reste plus qu’à faire adhérer les clients ! » Et ce sont eux qui devront en faire la promotion.
En métropole, c’est justement la CAPEB et la FNBTP qui portent la formation aux RGE. A Mayotte, EDM entoure les petits artisans seulement. « Si d’autres sociétés sont intéressées, elles doivent contacter la CCI ou la CMA », indique Mazena Dahalani, stagiaire chez EDM.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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