L’Assemblée générale (AG) financière de la ligue de Mayotte de football n’a pas pu se tenir, hier dimanche, faute de quorum. La dette continue de reculer sur fond de gestion présentée comme «rigoureuse».
Avec une quinzaine de clubs présents sur plus de 90, impossible pour la ligue de Mayotte de football (LMF) de tenir son AG financière ce dimanche à Dembéni. Le quorum n’était pas atteint. «Pour les AG sportives, il y a des montées et des descentes, donc les gens sont là. Quand il y a des chiffres, ça n’intéresse plus personne», constate Mohamed Boinariziki, le président de la LMF.
Si on peut regretter ce manque d’intérêt des clubs pour l’état de santé de leur ligue, c’est aussi le signe que les débats, les craintes et l’agitation sont derrière nous. «Le président a une gestion très serrée, peut-être même parfois trop serrée, et une maîtrise des dépenses drastique», indique au JDM Rachid El Janabi, du cabinet ACCOI, de La Réunion, chargé de veiller sur les comptes de la LMF.
Un bilan positif de 208.214 €
De fait, la ligue doit encore apurer les années d’immoralité de l’équipe précédente mais les choses vont en s’améliorant nettement. Alors que la dette se montait à 229.000 euros en 2013, elle n’était plus que de 188.196 euros au 31 décembre 2014. Et selon le cabinet ACCOI, elle aurait encore diminué de 39.000 euros depuis le début de l’année. «Le choix du redressement judiciaire a été judicieux car il a gelé le passif et comme en face on a une gestion rigoureuse, on est dans la bonne voie», indique Rachid El Janabi.
La ligue peut en effet se prévaloir d’un bilan positif de 208.214 € (contre un résultat de 120500€ en 2013). «D’un point de vue comptable, il faudrait que nous atteignions 250.000€ pour éponger les dettes et reconstituer les fonds propres. Mais il faut trouver le bon équilibre pour continuer à mener des actions et promouvoir le football.»
Des partenaires financiers fidèles
Du côté des recettes, chacun reconnaît que «les partenaires ont joué le jeu». Avec des subventions de 385.000 €, répartis à peu près à égalité entre le Centre national du sport (CNDS), la FFF et le département. Les licences apportent 115.000 € (+15%), l’engagement des clubs 20.000 € mais un phénomène marquant a permis, en fin d’année, de faire entrer de la trésorerie : les amendes. Les clubs qui ne respectaient pas les textes se sont vus infliger de lourdes sanctions, pour un total de 82.500€ en 2014.
Pour les dépenses, les salariés sont passés de 9 à 14, un emploi salarié qui correspond à la charge de travail et qui est comparable à ce qui existe ailleurs, indique Rachid El Janabi. Les événements sportifs et les actions de promotion du sport représentent le reste, en plus de la dette.
Grande première, la ligue vient d’abonner tous les clubs de Mayotte au magazine Vestiaires… ce qui pourrait presque être vécu comme un écart inattendu. «L’objectif est purement pédagogique. Ce magazine permet de mettre un outil de formation à la disposition des éducateurs», indique Aurélien Timba Elombo, le directeur général de la LMF
Monter des projets d’équipements
Pour les années à venir, la ligue réfléchit à augmenter ses recettes. La vente de droits télévisuels pourrait être à l’ordre du jour. Kwezi TV fut un temps pressentie sans que cela ne parvienne encore à se concrétiser.
Et cette situation de gestion stricte –le président Boinariziki voudrait tout de même demander le remboursement des frais d’essence aux dirigeants de la ligue dont le bénévolat atteint ses limites- permet à Mayotte d’être regardée d’un bon œil à Paris. La FFF vient ainsi de faire passer ses subventions sur les équipements sportifs à 70% contre 50% habituellement… Il ne reste plus aux clubs et aux communes que de se saisir de ces opportunités financières et de monter des projets.
L’AG d’approbation des comptes doit se tenir avant fin juin. La date du 28 pourrait finalement être retenue.
RR
Le Journal de Mayotte
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