La Foire artisanale a vraisemblablement trouvé son public cette année à Mayotte. Les organisateurs ont donc l’ambition de la faire jouer dans une catégorie supérieure. Pour la première fois, était lancé le concours du meilleur artisan boulanger.
La 3e Foire artisanale de Mayotte s’est soldée par un bilan positif à en croire les organisateurs de la Chambre des Métiers et de l’artisanat (CMA). Si l’affluence était certaine cette année, il faudra par contre réviser la méthode de comptage qui évalue à 54.220 le nombre de visiteurs. L’entrée de la foire était en effet le seul lieu de passage pour regagner l’amphidrome depuis le centre ville.
Une foire que Jean-Denis Larroze, secrétaire général adjoint de la CMA, envisage désormais en grand, sous conditions de motivations : «nous avons besoin de l’appui du Conseil départemental pour la hisser au niveau de la FIM, la Foire Internationale de Madagascar.»
Cette année, 85 artisans, mélangeant les petits métiers aux artisans d’art, avaient investi le parvis de la place de la République. Madagascar, dont c’est un des points forts, mais encore en structuration au point de rédiger un code de l’artisanat, avait dépêché Brigitte Rasamoelina, sa ministre de la Culture et de l’Artisanat.
La délégation comorienne demande en revanche à être subventionnée pour la prochaine édition sur le voyage et le séjour. Impossible pour Jean-Denis Larroze qui évoque les avantages consentis : «Nous louons les stands à des tarifs préférentiels, à 40 euros la semaine, alors qu’ils sont facturés 400 euros dans d’autres foires. De plus, les exposants sont logés chez des artisans locaux, justement pour atténuer leurs charges.»
Une raie manta à déguster
En parallèle, s’était tenu cette semaine le Forum des Métiers, également organisé par la Chambre des Métiers, et qui fermait ses portes sur l’élection du meilleur ouvrier en boulangerie et de la meilleure baguette.
«Une dégustation à l’aveugle», précisent les organisateurs et le jury, composé d’élus de la mairie de Mamoudzou, d’Entreprendre au Féminin aux Comores, de la société Distrimax et de la CMA.
Omar Djoundi, président de la Chambre, remettait donc les récompenses qui couronnaient le travail de la boulangerie de Passamainty : Ma Dipé Mema obtenait en effet le prix de la meilleure baguette 2015, c’est-à-dire une visite du Moulin de la Concorde à Maurice, mais aussi le premier prix ex-aequo du meilleur ouvrier d’art avec « Gourmandise » à Sohoa : la raie manta de Passamainty sur son socle, entièrement confectionnée en pâte à pain, côtoyait donc un tableau du lagon de « Gourmandise ».
Le président Djoundi annonçait par ailleurs un partenariat avec le Centre de formation professionnelle de Tananarive, « pour les jeunes malgaches, mahorais et comoriens, en CAP, avec comme objectif l’ouverture de 11 places d’internat », mais qui attend encore des financements pour être bouclé.
Une mesure qui devrait inciter des jeunes à se lancer dans un secteur de l’artisanat encore très timide à Mayotte.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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