Interdiction temporaire d’exercer. La peine a été prononcée contre l’avocat Jacques Tchibozo hier par la cour d’appel de Saint-Denis. Il est question de manquement à l’honneur et à la déontologie.
L’avocat du barreau de Mamoudzou, Me Jacques Tchibozo, a été condamné hier à une peine de dix-huit mois d’interdiction temporaire d’exercer. A cela se rajoute une interdiction de faire partie d’organismes professionnels pendant une durée de cinq ans. Cette peine a été prononcée par la cour d’appel de Saint-Denis de La Réunion qui statuait en matière disciplinaire.
La procédure fait suite à une requête du bâtonnier de l’ordre des avocats de Mayotte et du conseil de l’ordre des avocats de Mamoudzou en raison de «graves manquements disciplinaires». Tous dénonçaient des dérives professionnelles de leurs confrères. Rien à voir avec l’instruction menée à l’encontre de Me Tchibozo pour des faits présumés de viols et d’agressions sexuelles dans laquelle il est mis en examen par un juge d’instruction de Saint-Denis.
Des propos “outrageants”
Dans leur décision, les magistrats retiennent «des indélicatesses répétées qui caractérisent un manquement à l’honneur». Ils soulignent «la nature et l’importance des manquements commis aux règles déontologiques de sa profession », et notent que Me Tchibozo a déjà «reçu plusieurs avertissements antérieurs».
Parmi ces griefs, la cour d’appel relève le comportement de l’avocat à l’égard des juges et de ses confrères. Sont pointés des «propos très violents» ou «outrageants» tenus en public et dans la presse. Des paroles qui ne relèvent pas de la protection du droit à la liberté d’expression, prend soin de souligner la cour. A titre d’exemple, l’ancien procureur de Mayotte est ainsi qualifié de «magistrat haineux».
Un avocat déjà sanctionné
Il est également reproché à Me Tchibozo d’avoir dissimulé de précédentes sanctions pénales et disciplinaires. Lors de son inscription au barreau de Mamoudzou, il n’a jamais informé le bâtonnier en place de deux condamnations datant de 2004 et 2009 pour outrage à policier et pour avoir fourni un téléphone portable à un détenu. Tout comme une sanction disciplinaire à la suite d’une altercation avec un autre avocat et un magistrat.
La cour d’appel fustige également un «manquement à l’honneur» en adoptant à l’égard de ses secrétaires féminines «des comportements à connotation sexuelle».
Lors de l’audience, le parquet général avait requis la radiation de l’avocat. La cour a rejeté toutes les exceptions de nullité défendues par l’avocat.
Jérôme Talpin
Le Journal de l’Île de La Réunion pour le JDM
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