La CGT Mayotte se bat pour pérenniser à leur poste les personnes qui ont signé un Contrat unique d’insertion. Si ce n’est pas le but de la mesure, une réflexion est malgré tout à mener.
La vertu du Contrat Unique d’insertion est de récupérer des personnes exclues du marché de l’emploi en leur donnant un poste et en les rémunérant. Sans condition d’âge. Elles peuvent travailler dans le secteur public ou privé et sont formées au cours de leur contrat. Sa durée maximale est de deux ans.
La CGT Ma se mobilise à la demande des salariés sous contrat CUI de la commune de Mtsamboro. Ils sont en charge, du lundi au vendredi pendant la période scolaire de la distribution des collations et l’animation de la pause méridienne à propos de la reforme sur les rythmes scolaires.
Les vertus de l’insertion…
“Dans les communes de Bandraboua et de Mtsamboro ces contrats arrivent à terme le 31 décembre 2015 et le 31 décembre 2016 pour les autres communes. Cependant les rythmes scolaires comme les activités périscolaires sont amenés à continuer”, fait remarquer le secrétaire général adjoint de la CGT Ma, Kamiloudine Djanffar.
Il pointe du doigt l’incohérence du dispositif qui oblige à se séparer des CUI qui ont travaillé dans une structure : “Il est plus judicieux que ces jeunes déjà formés conformément au contrat CUI soient maintenus à leurs postes au lieu de les laisser sur « la touche » pour en recruter d’autres dans les mêmes conditions pour les mêmes finalités.”
Un problème qui avait été débattu au Conseil local de Sécurité et de prévention de la Délinquance (CLSPD) de Mamoudzou avec la sous-préfète Sylvie Espécier, pour les contrats aidés aux abords des collèges et lycées. Les personnes en poste avaient en effet pu nouer des contacts et sont ensuite remplacées par des petits nouveaux qui ne connaissent pas le quartier.
… S’opposent à celles de la fidélisation
“Ce dispositif mis en place par les pouvoirs publics n’est pas du tout adapté à cette réforme encore moins à la structure sociale et économique de notre Département”, déplore le syndicaliste. Comme partout ailleurs en France pourrait-on rajouter. L’issue logique serait la signature d’un CDD (contrat à durée déterminée), voire d’un CDI (Indéterminée) par la mairie.
Mais alors qu’un CUI est aidé par l’Etat à hauteur de 95% du SMIG brut pour le secteur public (47% pour le secteur marchand), les mairies n’ont pas forcément la capacité financière d’un tel recrutement.
L’organisation syndicale dénonce donc ces contrats qui ont pour effet de “légaliser la précarité en ne transformant pas ces emplois aidés en emplois publics pérennes tout simplement”.
Outre la difficulté pour l’Etat de rémunérer pendant une longue période des emplois aidés, le dispositif doit être vu sous un autre angle, celui de la formation. En effet, les municipalités ont l’obligation de mettre en place des formations pour précisément faire sortir ces personnes de la précarité, et surtout, de les inciter à y participer, ce qui n’est pas toujours le cas. Elles se mettent donc de fait dans une situation fragile, risquant de se retrouver en effet “sur la touche”. La Direction du Travail (Dieccte) se bat pour que cet aspect soit valorisé par les collectivités.
Pour en avoir toutes les garanties, Sylvie Espécier avait annoncé réfléchir à des CUI-clef en main, avec formation intégrée pour les collectivités.
Avec bien sûr un objectif idéal, celui de leur recrutement par des collectivités qui auraient retrouvé leurs capacités financières…
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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