La rencontre entre le Président de l’Union des Comores et le candidat à la présidence de la prochaine élection tournante doit se tenir bientôt, «d’ici la fin de l’année» espère Hakime Ali Said.
Journaliste à Réunion 1ère et ancien candidat à la députation de Mayotte, Hakime Ali Said a demandé cet entretien auquel n’est pas opposé l’actuel président de l’Union des Comores (UC). Avant Ikililou Doinine, représentant de Mohéli, c’est Abdallah Sambi qui assumait le poste en tant qu’Anjouanais. Alors que la présidence change tous les cinq ans, la constitution comorienne prévoit que c’est au tour de Mayotte de postuler en 2016, les Comores ayant conservé Maoré comme le quatrième membre de leur union dans la Constitution de 2001.
Au point d’accepter que leur sœur, française, en prenne la tête ? Là c’est autre chose, et c’est le défi que veut relever Hakime, enfant de Moroni comme de Mamoudzou. Un refus de l’UC sur la candidature mahoraise aurait tout lieu d’un aveu de renonciation à l’inscription affichée à Moroni : «Mayotte est comorienne et le restera à jamais».
L’objectif du journaliste : «démontrer que fraternité et prospérité sont indissociable» nous indiquait-il par téléphone, «avant d’être un contentieux entre les Comores et la France, la question de Mayotte est d’abord un contentieux entre les enfants de l’archipel des Comores. Tant que nous ne laverons pas le linge sale en famille, nous ne réussirons pas à le faire sécher sur la scène internationale».
L’Organisation des Nations Unies ne reconnaît, en effet, toujours pas Mayotte comme française, une partition des frontières issue de la décolonisation étant considérée hors la loi. Les Mahorais opposent le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
«On n’a pas réussi d’accord politique, réussissons le reste !» est le leitmotiv d’Hakime Ali Said. «Peu de touristes sont enclins à venir découvrir une des îles pour 2 000 €. Mais en proposant les 4 îles pour quasiment le même prix, la réussite sera au rendez-vous. Le chemin vers l’unité passe par la fraternité, pas par la condamnation».
Hakime Ali-Said doit affronter l’hostilité des Grand-comoriens, candidats à la prochaine tournante si le tour de Mayotte est sauté, mais son langage de vérité séduit une population dont le niveau de vie est un des plus faibles du monde. Une rencontre avec le président en poste de l’UC donnerait du poids à la candidature du Mahorais… Mayotte n’a rien à perdre dans ce challenge, et l’unité entre les îles tout à y gagner.
Anne Perzo-Lafond
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