Le défilé du 14 Juillet a attiré un public nombreux sur le front de mer Mamoudzou. Pour certains Mahorais qui avaient déjà descendu les Champs Elysées, l’émotion était tout même intense.
Un public nombreux et des applaudissements nourris particulièrement pour les réservistes de la gendarmerie, les jeunes du BSMA ou encore les pompiers, le défilé du 14 Juillet a «rassemblé la nation», selon les mots du préfet Seymour Morsy ce mardi matin à Mamoudzou. Marine nationale, légion étrangère, polices nationale et municipale… «un symbole de communion avec la population et beaucoup de fierté de voir défiler nos enfants qui sont là pour nous défendre», comme le relevait le député Boinali Saïd, lui-même fils de militaire et ancien membre de la commission de la défense de l’Assemblée nationale.
Pour la première fois, un peloton de la réserve opérationnelle de la gendarmerie avait pris place dans ce défilé qui était aussi le tout premier pour Laouia Iziddine, la seule femme entourée de 17 hommes. «Je me suis entraînée chez moi avec mes enfants et mon mari qui est gendarme, pour marcher, pour le ‘porter arme’, le ‘présenter arme’… Et pendant le défilé, je regardais droit devant jusqu’à la destination !»
Dans la famille de Laouia, l’armée est une passion. Après 5 ans passés comme gendarme-adjoint à Thonon-les-Bains (74), elle est rentrée à Mayotte en 2008. Elle a fait le choix de la réserve et d’une vie civile pour laisser le métier de gendarme à son mari, «et ça me va très bien ! Dans la réserve, je peux faire office d’interprète ou intervenir sur des missions en renfort des gendarmes mobiles ou des brigades territoriales. Franchement, j’encourage les jeunes filles mahoraises à s’engager. A Mayotte, les gens ont besoin de sécurité et d’être rassurés. On se sent vraiment utile», explique la jeune femme.
Le prestige des Champs-Elysées
Pour Sidi Naouirdine, ce défilé rappelait beaucoup de souvenirs. Il a déjà descendu les Champs Elysées à deux reprises, avec l’école des fusillés marins et lorsqu’il était en commando de marine à Lorient. A Mayotte, il a intégré le SMPE, le service mixte de police de l’environnement qui rassemble plusieurs structures pour assurer des missions de lutte contre les pêches clandestines ou de préservation des espèces protégées. «La famille est toujours là pour supporter», relève-t-il, ces familles de réservistes qui étaient conviées, au même titre que les familles «d’active», à un petit rassemblement à la caserne de Mamoudzou après le défilé.
Abdou Hamada aussi a marché devant ses proches, sa sœur et sa fiancée. «Il n’y avait pas de pression, défiler c’est quelque chose que j’ai répété beaucoup de fois depuis que j’étais 2e classe en 2003. Mais le fait qu’elles soient là, ça fait plaisir… On bombe un peu plus le torse et on lève la tête un peu plus haut !» Lui aussi a déjà connu les Champs Elysées devant le président Jacques Chirac. «C’est à ce moment-là que je me suis vraiment senti militaire. C’est un moment à part, être là devant toute la nation.» Lui aussi a fait le choix de la réserve et il espère passer des concours pour continuer à évoluer.
La gendarmerie à l’honneur
A l’issue de ce défilé, le préfet a tenu à dire quelques mots aux gendarmes, en compagnie du procureur de la République, pour transmettre les remerciements du Premier ministre «pour la qualité de l’organisation de son déplacement» du mois de juin dans notre département qui était «juste parfait», a-t-il indiqué.
Après la prestation réussie de la réserve, le colonel Jean Gouvart a prévenu : désormais, il faudra compter avec les réservistes pour chaque défilé !
Il relevait aussi que, décidément, la gendarmerie faisait beaucoup parler d’elle cette année. A Paris, l’ouverture du défilé devait être assurée par des forces du pays invité, en l’occurrence le Mexique et ce sont… des gendarmes mexicains qui ont été désignés pour avoir l’honneur des Champs Elysées.
RR
Le Journal de Mayotte
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