Au plus tard en 2020, Mayotte bénéficiera d’un centre de formation des apprentis qui regroupera les 4 UFA qui existent actuellement. La lutte contre l’illettrisme devient aussi un enjeu de société.
Il a un nom interminable : Comité Mahorais de Coordination de l’emploi et de la Formation Professionnelle (CMCEFP). Une fois n’est pas coutume, on en entend parler car la semaine dernière, sous la présidence conjointe du Préfet et du Président du Conseil Général, il a tenu une de ses sessions plénières avec des avancées importantes pour notre département.
Il a d’abord acté la création du Centre de formation des apprentis (CFA) académique hors les murs d’ici à 2020, ou plutôt la renaissance d’un CFA. La préfecture y était très attachée, c’est en effet un des engagements de Mayotte 2025. «Il s’agit de développer la formation professionnelle en alternance en transposant les dispositions du code de travail métropolitain en matière d’apprentissage et de contrat de professionnalisation», indique la préfecture qui souhaite cibler les formations de façon plus précise les besoins du département pour repérer les métiers en tension.
Cette formation en alternance sera également favorisée «en poursuivant le soutien au bataillon du service militaire adapté (BSMA)» et «en encourageant une implication des entreprises», souligne la préfecture.
Quatre UFA
Actuellement, Mayotte compte quatre UFA, des unités de formation des apprentis, dans les villages de Chirongui, Kawéni, Kahani, Dzoumogné, chacun étant rattaché à un établissement scolaire de l’Education nationale. Elles seront rassemblées dans une structure juridique unique et seront les premiers éléments du CFA de Mayotte. «Afin d’être rapidement opérationnel, le lycée de Dzoumogné sera le support juridique du CFA», détaille la préfecture.
Une fois ces UFA fédérées, l’objectif est de créer «des partenariats nécessaires notamment avec les chambres consulaires, les organisations professionnelles des salariés et des employeurs, les différents acteurs du monde économique et les services de l’Etat», bref d’en faire un véritable outil d’insertion professionnelle.
Illettrisme et analphabétisme
Le CFA n’a pas été la seule nouveauté actée par le fameux CMCEFP. Il a également été question de la création de la plateforme partenariale de lutte contre l’illettrisme et l’analphabétisme. La démarche est déjà lancée, il s’agissait de savoir où elle en est.
Le «schéma directeur de la plateforme», issu d’une vaste consultation sera présenté à la commission de lutte contre l’illettrisme et l’analphabétisme (CLIA) en septembre 2015. Il sera décliné en un plan d’actions opérationnel sur une durée de 5 ans.
Alors qu’à Mayotte 3 personnes sur 10 n’ont jamais été scolarisées, l’INSEE estime à 58 % la part des habitants en âge de travailler qui ne maîtrisent pas les compétences de base à l’écrit en langue française. Pire, un élève sur trois de 16 ans ou plus ne maîtrise pas les compétences de base à l’écrit en français.
Dans ces conditions, il est en effet temps que la lutte contre l’illettrisme et l’analphabétisme devienne effectivement un enjeu de société.
RR
Le Journal de Mayotte
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