L’enquête progresse dans l’affaire de la femme grièvement brûlée dans la rue à Dzaoudzi mardi dernier. Les enquêteurs restent très prudents quant à une éventuelle agression.
La femme très grièvement brûlée mardi dernier à Dzaoudzi est toujours maintenue en coma artificiel au CHU de La Réunion où elle a été transférée la semaine dernière. Son état est toujours préoccupant mais il semble néanmoins s’améliorer. La femme, âgée de 52 ans, ne serait plus sous respiration artificielle.
L’enquête se poursuit et progresse. «Nous avons fermé beaucoup de portes», explique une source proche de l’enquête, ce qui signifie que l’ensemble des investigations, mené à Mayotte mais aussi en métropole, permet d’affiner peu à peu les différents scénarios possibles de ce terrible événement. Et la prudence est encore le maître mot dans cette affaire, plus complexe que certains récits veulent bien le faire croire.
Le témoin s’est présenté
L’appel à témoins lancé par la gendarmerie a porté ses fruits. L’homme qui est intervenu pour éteindre les flammes s’est présenté. Il a raconté aux enquêteurs la scène à la laquelle il a assistée.
Ce que l’on sait. La femme est donc sortie de chez elle peu avant 22 heures mardi dernier pour promener son chien. Elle est en tenue particulièrement légère. La situation est pour le moins surprenante, comme beaucoup d’éléments concernant la personnalité de la victime qui se révèle de plus en plus complexe au fur et à mesure des investigations.
La femme appelle au téléphone alors son compagnon, un policier, qui se met en route pour la rejoindre Quai Ballou. Lorsqu’il arrive, sa compagne n’est déjà plus la proie des flammes. L’homme a proximité s’est porté à son secours.
Une personnalité fragile
Reste donc à déterminer ce qui s’est produit pendant les quelques minutes qui séparent le coup de fil et l’arrivée du compagnon de la femme.
A-t-elle été victime d’une agression épouvantable ? Les enquêteurs relèvent qu’un tel scénario serait absolument inédit à Mayotte où les agressions violentes sont généralement faites avec des chombos et non avec un tel mode opératoire. A-t-elle voulu appeler au secours avant un geste désespéré ? Les analyses sont en cours en métropole pour déterminer si des traces du produit utilisé pour la mise à feu peuvent être retrouvées à proximité.
En l’absence de témoins, la victime et sa personnalité restent la clé de voûte de cette affaire. Très fragile psychologiquement au point d’être sous traitement, sa parole ne pourra pas être recueillie avant un temps relativement long, quand l’amélioration de son état de santé se confirmera et lui permettra, peut-être, de raconter.
RR
Le Journal de Mayotte
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