Sur ce sujet, un recensement avait englobé l’Europe dans les années 90, sans intégrer les régions ultramarines. C’est en passe d’être réparé avec un budget dédié, et un projet qui pourrait déboucher sur une action européenne plus poussée.
C’est à l’eurodéputé Younous Omarjee que l’on doit la démarche : ce jeudi, la commission environnement, santé publique et sécurité alimentaire (ENVI) du Parlement européen a adopté les trois propositions de projets pilotes que le député européen Younous Omarjee avait déposé dans le cadre de l’adoption du budget général de l’Union européenne pour l’année 2016.
De petits projets qui se dérouleront sur deux ans maximum et parmi lesquels on trouve une proposition qui concerne la préservation de la biodiversité dans les outre-mer français. Non que celle-ci soit laissée à l’abandon, puisqu’à Mayotte, plusieurs associations y travaillent. Mais elles verront certainement d’un bon œil un budget européen arriver en appui.
Younous Omarjee demande à la Commission de réaliser au niveau européen le recensement des espèces et habitats des régions françaises d’outre-mer. Ce travail qui a été réalisé pour toutes les autres régions européennes par le programme CORINE Biotope dans les années 90, n’a jamais intégré les espèces et habitats des régions d’outre-mer.
Concilier développement et préservation de la nature
CORINE (COordination et Recherche de l’INformation en Environnement) Biotopes est un système de classification des habitats européens. L’objectif était d’identifier et de décrire les biotopes d’importance majeure pour la conservation de la nature au sein de la Communauté européenne.
Un biotope est un milieu de vie, délimité géographiquement, dans lequel les conditions écologiques (température, humidité, etc.) sont homogènes, bien définies, et suffisent à l’épanouissement des êtres vivants qui y résident. Les plus répandus sont les étangs, la mangrove ou les dunes.
Ce recensement avait été une étape essentielle pour la création du réseau Natura 2000 et des directives Oiseaux et Habitats, qui s’appliquent donc aujourd’hui dans toutes les régions à l’exception de l’outre-mer français.
Natura 2000 a le mérite de concilier préservation de la nature et préoccupations socio-économiques. Il recense des sites naturels européens, terrestres et marins, identifiés pour la rareté ou la fragilité des espèces sauvages, animales ou végétales, et de leurs habitats. En France, le réseau Natura 2000 comprend 1758 sites.
Avec ce projet pilote, qui pourrait mobiliser près de 2 millions d’euros du budget de l’Union européenne, l’eurodéputé propose la mise en place de cette base de données comme première étape à un futur programme européen plus ambitieux qui serait dédié à la préservation de la biodiversité dans les outre-mer.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
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