Trente-sept personnes étaient poursuivies pour le meurtre particulièrement violent de trois hommes, deux ressortissants français et un malgache. Le verdict est tombé : la peine maximale concerne 4 accusés.
Travaux forcés à perpétuité pour 4 hommes et pendant 7 ans pour un 5e individu, tous reconnus coupables d’assassinat et de séquestration. Des peines de prison allant de 6 mois avec sursis à 3 ans ferme pour 5 autres personnes pour violence. Le verdict est tombé dans l’affaire du lynchage de Nosy Be. Vingt-cinq accusés ont été libérés «au bénéfice du doute» et un dernier, un gendarme poursuivi pour non-assistance à personne en danger, a été formellement acquitté.
Dans ce procès, le ministère public malgache avait requis les travaux forcés à perpétuité pour douze des quatorze individus mis en cause pour «assassinat» et «séquestration».
En novembre 2013, il y a pratiquement 2 ans, un Français, Sébastien Judalet, un Franco-italien Roberto Gianfala et un Malgache avaient été victimes d’une foule en délire. Frappés à coups de rondins, ils avaient été mis au bûcher sur une des grandes plages de Nosy Be. Les villageois s’étaient convaincus que leurs victimes étaient des pédophiles, impliqués dans un trafic d’organes. Pour les habitants en colère, ces hommes étaient liés à la noyade d’un adolescent, le neveu de la victime malgache.
Sébastien Judalet, travaillait comme conducteur de bus en banlieue parisienne. Âgé de 38 ans, il était père d’une fillette de 11 ans et effectuait là son second voyage à l’étranger. Il a été lavé de tout soupçon pédophile par la police française. Roberto Gianfala, un Franco-Italien vivait dans la région, et a été victime de la rumeur.
Une seule peine prévue pour assassinat
Au cours des trois jours d’audience plusieurs hommes, identifiés sur une photo prise lors du lynchage, avaient reconnu avoir «fait partie de ceux qui ont incendié le corps des ‘vazaha’» (étrangers). Ils écopent donc de la seule peine prévue par la loi malgache pour un assassinat : les travaux forcés à perpétuité. Un 5e condamné a donc bénéficié de circonstances atténuantes, lui permettant de voir sa peine réduite de 7 ans.
Concernant les deux gendarmes poursuivis pour non-assistance à personne en danger, «il nous semble qu’ils ne devraient pas être les seuls convoqués ici», avait déclaré l’avocat général, qui a souligné l’absence totale de réaction des forces de sécurité à plusieurs moments importants du drame et la responsabilité d’une hiérarchie absente.
L’avocat de la gendarmerie, avait plaidé l’acquittement de ses deux clients, affirmant qu’ils avaient fait tout ce qui était en leur pouvoir. «Mais les vrais responsables, ce sont le procureur général, le chef de district» et le maire, autant de responsables qui s’étaient «enfuis» lors des émeutes.
RR
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