Après le lynchage de Nosy Be, la justice malgache instruisait l’affaire de l’assassinat de 2 Français à Tuléar (dans le sud-ouest de la Grande Île) le 12 avril 2012.
Johanna Delahaye, 31 ans, qui était alors enceinte, avait été «retrouvée presque décapitée», tandis que son compagnon Gérald Fontaine, 42 ans, avait «les membres coupés», selon l’un des avocats des familles des victimes.
Dix prévenus étaient jugés ce lundi par la cour criminelle ordinaire de Tuléar. Les deux principaux protagonistes ont été condamnés aux travaux forcés à perpétuité, comme le prévoit la loi malgache. Huit autres accusés ont été acquittés au bénéfice du doute.
Le couple de Français qui tenait un restaurant, La Bernique, étaient partis se promener au bord de la mer à Belitsake mais ils n’étaient jamais revenus. Le corps de la jeune femme avait été retrouvé très deux jours plus tard. Le corps de Gérald Fontaine avait été localisé 8 jours après le drame, lui aussi gravement mutilé.
Un commanditaire présumé acquitté
Une double instruction avait été ouverte, à Madagascar et à Paris, comme c’est l’usage après l’assassinat de ressortissants français à l’étranger. L’enquête malgache avait permis l’arrestation des deux auteurs présumés, deux menuisiers, qui avaient à leur tour livré le nom du commanditaire présumé : Achille Roméo Ratsimbazafy, un homme d’affaires malgache, ancien candidat aux législatives 2013. Il aurait payé près de 15.000 euros pour faire disparaître le couple.
Finalement, Achille Roméo Ratsimbazafy a été acquitté au bénéfice du doute. «Je suis content d’être acquitté mais cette histoire m’a détruit», a réagi l’homme d’affaires à l’issue du procès auprès de la presse malgache.
En plus des travaux forcés à perpétuité, les deux auteurs ont été condamnés à verser conjointement 114 millions d’ariary (environ 32.000 €) de dommages et intérêts à chacune des deux familles des victimes.
Comments are closed.