En dépit des annonces de la ministre de la Justice Christiane Taubira, les avocats de Mayotte ont reconduit en assemblée générale leur mouvement ce jeudi matin. Comme hier, ils bloquent la tenue de l’ensemble des audiences des différentes juridictions. La présentation, ce matin, d’une personne mise en cause dans une affaire devant un magistrat n’a ainsi pas être réalisée, indique Me Fatima Ousseni, qui représente le barreau de Mayotte en l’absence du bâtonnier en mission à l’extérieur du département.
Certes, la chancellerie a renoncé à prélever les caisses gérées par les avocats dans le cadre de sa réforme du financement de l’aide juridictionnelle. Le ministère prévoyait de ponctionner les caisses de règlements pécuniaires des avocats (CARPA). Mais c’est un autre volet de réformes portées par Christiane Taubira qui conduit les avocats à maintenir le mouvement.
Ils dénoncent la volonté du gouvernement de «réduire la rétribution des missions effectuées par les avocats». Leurs indemnités sont en effet calculées selon un barème défini en Unités de valeurs (UV). Et ce sont ces UV qui devraient être revues.
Jusqu’à présent les magistrats ont pris acte du mouvement et ont composé. Mais si le mouvement persiste, la réaction des différentes juridictions sera à suivre. Il est à noter que depuis le début du mouvement, le syndicat de la magistrature a apporté son soutien aux avocats.
A Mayotte, comme partout en France, les barreaux en grève attendent à présent la mise en œuvre des annonces faites par le ministère de la Justice avec la modification de l’article 15 de la loi de finances qui doit être présentée au parlement. Ils demandent également l’ouverture de nouvelles discussions quant à l’évolution des UV.
Comments are closed.