Ce sont les jeunes que l’association accompagne qui ont fait le buzz lors de l’inauguration de la nouvelle structure à Mamoudzou. En présence de la présidente nationale de Caritas Secours Catholique, du secrétaire général de la préfecture, du 4ème vice-président du conseil départemental, de son DGS, des évêques des Comores et de La Réunion, du directeur général d’Apprentis d’Auteuil, et des représentants de la PJJ, de la police et de la gendarmerie, et de nombreux autres invités.
Les déprimés qui se désolent que les investisseurs fuient Mayotte pourront retrouver le moral ce week-end : en une journée étaient inaugurés un centre d’affaire à Kawéni et la nouvelle délégation de Caritas France-Secours catholique, rue de l’Hôpital à Mamoudzou.
Un investissement de 1,12 million d’euros, pour un bâtiment qui améliorera les conditions de travail des salariés du siège, logés jusqu’à présent en sous-sol rue du Commerce, et des bénévoles qui prennent en charge notamment les jeunes du centre Nyamba.
C’est justement le jeune Nadham Youssouf, le responsable du centre qui fait visiter le nouveau bâtiment, tout de lattes de bois vêtu, qui s’étale sur deux niveaux, en détaillant les activités de l’association : « elles tournent autour des 125 jeunes du centre, la plupart sans papier, et déscolarisés. Des cours de maths et de français leur sont dispensés pour qu’ils réintègrent un cursus. Nous nous assurons que leurs familles ne sont pas en souffrance, lors de visites à domicile, et ont compris les démarches nécessaires pour avoir accès aux services administratifs, et à leurs droits en général. »
Acteurs de leur propre vie
Epauler ceux qui ont du mal à trouver leur place dans la société, non pas en les assistant, mais en écoutant ce qu’ils peuvent aussi apporter, c’est le choix de Caritas France-Secours Catholique, comme le souligne sa présidente nationale, Véronique Fayet, présente à Mayotte pour la 1ère fois : « nous travaillons avec les personnes en souffrance pour les rendre acteurs de leur propre vie. »
Roselyne Nicolas, présidente de l’association, accueillait les visiteurs, personnalités et jeunes de Nyamba, dans la cour de la mission catholique, en citant Monseigneur Jean Rodhain qui a initié la création du Secours catholique en 1946, et qui résumerait à elle seule une politique sociale de la naissance à la mort : « le toit du sans logis et le pain de l’affamé, la joie des petits et la santé des mères, le sourire des malades et le soutien des vieillards, le soleil des pauvres et l’aide aux faibles, c’est le Secours catholique qui donne ce qu’il reçoit. »
« C’est juste énorme ! »
Acteurs de leur propre vie, certains jeunes du centre le sont devenus, en témoigne Hadidja qui interpellait, sans papier, la présidente Fayet, et les personnalités présentes : « regarde moi bien dans les yeux, tu as eu 19 ans comme moi, nous attendons encore beaucoup de vous », et à l’ensemble des invités, « il y a eu le passé, vous êtes le présent, nous sommes l’avenir, aidez-nous à trouver notre chance ». Une Hadidja volontaire, qui déclamait plus tard Arlequin dans le texte, et qui souhaite simplement un jour devenir ingénieur en informatique.
Pour les jeunes de l’AJVK, Association des Jeunes de volontaires de Kawéni, dont le secours catholique a encouragé la création, c’est un vice-président Anfane ému qui s’exprimait : « vous nous avez remarqués, vous nous avez fait confiance, ce que vous avez fait pour nous, c’est juste énorme ! » L’association qui lutte contre la délinquance à Kawéni, organise des opérations de nettoyage et des soirées de cinéma de rue pour les enfants et leurs parents.
Avant le voulé traditionnel, préparé par le jeunes du centre et les bénévoles, les invités ont pu assister à deux pièces de théâtre, Roméo et Juliette, et Arlequin, où certains se révèlent être de vrais comédiens en puissance. Des talents qui éclatent ici et là, que le Secours aura contribuer à faire éclore, et qui permettent aux jeunes de prouver qu’ils ne sont pas à la marge, mais qu’ils ont chacun leur place dans notre société.
Reprenant de nouveau une citation du père fondateur Mgr Rodhain, Véronique Fayet se félicitait de cette journée : « il s’agit de faire des petites choses. »
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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