Deux jeunes ont été placés en détention provisoire au moins jusqu’à mardi dans l’affaire du braquage à main armé de la boulangerie de Doujani. L’origine du flashball interroge.
Les braquages à main armée ne sont pas si nombreux à Mayotte. Celui de la boulangerie de Doujani le 30 octobre dernier avait marqué les esprits. Plusieurs jeunes hommes pénètrent dans le commerce pour dérober la caisse. Ils sont armés de pierres mais aussi d’un flashball, une «lanceur de balle de défense» qui peut projeter des boules en caoutchouc de 44 millimètres de diamètre.
Mais ils ne vont pas se contenter de menacer leurs victimes. L’un des individus va tirer sur un homme qui tente de s’interposer alors que l’équipe prend la fuite.
L’enquête est lancée pour identifier ces individus et elle aboutit, ce lundi, à l’interpellation par la BAC de deux jeunes hommes âgés de 20 et 21 ans. Placés en garde à vue, ils racontent la préparation et la mise en œuvre de leur plan et désigne un 3e individu qui est, à son tour, interpellé le lendemain et placé en garde à vue.
A Majicavo au moins jusqu’à mardi
Les deux premiers ont été présentés à un magistrat hier jeudi. Des informations judiciaires sont ouvertes pour braquage à main armé. Pour autant, les deux individus n’ont pas été totalement fixés sur le sort. L’activité judiciaire était importante hier jeudi et leur présentation a commencé tardivement. Leurs avocats ont demandé que leur placement en détention soit examiné mardi prochain. En attendant, ils ont tout de même été placés à Majicavo.
L’arme a été retrouvée par les enquêteurs de la brigade de sûreté urbaine (BSU). Elle avait été placée dans un sac et enterrée par les jeunes. La question se pose à présent de son origine. L’engin équipe les forces de police et de gendarmerie mais les autorités sont formelles : elle ne provient pas des stocks présents à Mayotte des forces de sécurité.
Le flashball, une arme facile à acheter
En réalité, n’importe qui peut acheter un flashball. Dans les armureries et sur des sites de vente en ligne, on peut se procureur un tel «pistolet» pour des prix variant entre 350 euros et 800 euros. Les acheteurs doivent tout de même se soumettre à des obligations dont celle de déclarer la possession de l’arme en préfecture… Et cette déclaration doit être renouvelée en cas de déménagement.
D’où le scénario imaginé par les enquêteurs sur la provenance de l’arme. S’il est peu vraisemblable qu’elle ait été directement achetée depuis Mayotte, elle pourrait en revanche avoir été introduite dans notre département dans un container lors du déménagement d’un particulier qui n’aurait pas signalé la présence de l’arme… Et qui se serait à nouveau bien gardé d’indiquer qu’elle aurait pu lui être dérobée lors d’un cambriolage.
Ce scénario n’est qu’une hypothèse mais il semble crédible. Le 3e jeune interpellé permettra peut-être aux enquêteurs de reconstituer l’histoire de cette arme après qu’ils soient parvenus à mettre des visages et des noms sur les auteurs présumés de ce braquage.
RR
Le Journal de Mayotte
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