Un préavis de grève déposé par FO et l’UI-CFDT chez le pétrolier fait peser la menace d’un mouvement demain jeudi. La journée promet d’être longue dans les files d’attentes aujourd’hui.
De longues files d’attente aux stations d’essence. Mayotte n’en avait plus connu depuis longtemps, pas en tous les cas depuis la mise en place des pompes automatiques qui fonctionnent en dehors des horaires d’ouverture habituels des stations. La grève se profile chez le pétrolier et pour les conducteurs, pas question de se laisser surprendre par un mouvement dont il est bien difficile de deviner la forme et la durée.
Le préavis a été déposé vendredi dernier par Force ouvrière (FO) et l’UI-CFDT après la mise à pied de 5 employés soupçonnés de fraude. Ils auraient surfacturé une société, ne fournissant pas la quantité de carburant correspondant aux versements effectués. Sans attendre les conclusions de l’enquête et d’éventuelles suites judiciaires, Total a décidé de réagir… un peu trop vite du goût des deux syndicats qui soupçonnent la société de profiter de la situation pour mettre en œuvre des intentions cachées.
«Avec son monopole d’exploitation, l’entreprise Total se sent très puissante et espère agir en tout impunité en déguisant un plan social qui n’est que la conséquence de la politique d’automatisation qui est génératrice de chômage», affirme El Anzize Hamidou, le secrétaire départemental de l’UD FO. C’est un peu vite oublier que l’installation des pompes automatiques a été l’objet de longues discussions en interne.
24h d’espoirs et de craintes
Les syndicats souhaitaient en effet obtenir le maximum de garanties sur le maintien de l’emploi et s’assurer précisément que les DAC (distributeurs automatiques de carburants) n’allaient pas remplacer les pompistes. Ainsi, depuis la toute première ouverture le mercredi 12 novembre à la station de Majicavo (Jumbo), puis leur généralisation peu à peu dans l’ensemble des stations de Mayotte, elles ne fonctionnent que la nuit ou les jours de fermeture, en complément du service classique qui, lui, n’a en rien été modifié.
Les syndicats oublient peut-être aussi d’indiquer que les NAO (négociations annuelles obligatoires) ont débuté et que ce bras de fer pourrait aussi servir à obtenir de nouvelles avancées pour les salariés. FO et la CFDT affirment pourtant qu’il «y a toujours l’espoir d’éviter la grève» et que «ce n’est pas une fatalité»… en rajoutant qu’aucune discussion n’était hier mardi soir, prévue avec la direction.
D’ici à demain, tous les espoirs mais aussi toutes les craintes sont donc permis.
RR
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