26.9 C
Dzaoudzi
vendredi 22 novembre 2024
AccueilFaits diversLes conséquences d’une «machine à fabriquer des clandestins»

Les conséquences d’une «machine à fabriquer des clandestins»

Alors que les manquements au respect des droits des enfants sont souvent dénoncés par les associations et certains avocats à Mayotte, le tribunal avait à traiter ce mercredi d’une affaire qui en dit long sur un système qui multiplie les aberrations.

TGI-MAMOUDZOUEn apparence, l’affaire est classique. Une mère et un père de nationalité comorienne comparaissent pour avoir utilisé une fausse attestation de scolarité pour leur enfant. Le but de la manœuvre était d’obtenir un titre de séjour. Le 3e homme est poursuivi pour avoir réalisé ce faux au sein d’une association d’aide à la scolarisation. Les parents reconnaissent les faits, ils ont triché, de même que l’auteur du faux.

L’histoire est en réalité bien plus complexe et n’est pas vraiment à la gloire de l’Etat français. Car ces parents, présents depuis 12 ans à Mayotte, auraient dû disposer de papiers en règle depuis longtemps. Surtout, ils n’auraient jamais dû être obligé de recourir à un faux pour justifier que leur enfant était bien scolarisé. L’enfant aurait dû aller en classe mais il a été expulsé avec ses parents… alors qu’il est né à Mayotte.

Le gamin a donc passé 2 ans à Anjouan avant de revenir dans sa terre natale en kwassa avec ses parents. Pour retrouver leur vie et régulariser leur situation, les parents ont donc choisi d’utiliser une «attestation de faits inexacts», ne pouvant expliquer l’expulsion illégale qu’ils ont vécue.
Naïvement, c’est l’enfant qui a vendu la mèche. Très spontanément, il a expliqué au tribunal d’instance qui traitait le dossier qu’il ne pouvait pas dire comment ça se passait à Mayotte puisqu’il arrivait d’Anjouan.

Les faux ralentissent les procédures

Utiliser un tel stratagème, est «préjudiciable pour tout le monde, à l’Etat français et à ceux qui attendent honnêtement au tribunal d’instance et parfois longtemps», dénonce la procureure Guégan. «Parce qu’avec l’accumulation de faux documents, on perd confiance dans les attestations et il faut tout vérifier». Elle demande 3 mois de prison avec sursis pour les parents et pour le «faussaire», 4 mois avec sursis et une amende de 5.000 euros.

Dossier empilés TGI«C’est un peu cher payé!» s’insurge Me Nadjim Ahamada, l’avocat des prévenus. «On a une préfecture à Mayotte qui est une machine à créer des clandestins. Cette famille n’aurait jamais dû être expulsée si on respecte la convention européenne des droits de l’homme et la convention internationale des droits de l’enfant!»

S’en sortir

«Face à une telle situation, on cherche par tous les moyens à s’en sortir. Le Césame, c’est avoir un enfant français et celui-ci était scolarisé. Mais il a été expulsé durant sa scolarisation…»

Le tribunal va entendre les arguments et atténuer les peines demandées. Les parents sont condamnés à un mois de prison avec sursis. Quant à l’homme qui a rédigé le faux, actuellement contractuel de l’Education nationale et déjà condamné en 2013 pour abus de confiance, il est écope d’une amende de 5.000 euros dont 2.500 avec sursis et d’une interdiction d’exercer tout mandat électif dans une association pendant deux ans.

Les faits se sont déroulés en juillet 2014. Un an et demi après, l’enfant a bien retrouvé les bancs de l’école qu’il n’aurait jamais dû quitter. Les parents sont encore en situation irrégulière.
RR
www.jdm2021.alter6.com

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139117
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139117
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139117
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139117
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139117
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139117
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...