Le Sirocco, navire de la marine nationale engagé dans la lutte contre la piraterie au large de la Somalie, a fait escale quelques jours dans les eaux du lagon. L’occasion pour le Mahorais de l’équipage de faire visiter son lieu de travail à sa famille.
Emmanuel Achiaou s’assoit à son poste de travail dans la passerelle, le «poste de pilotage» du Sirocco. Face à lui, un petit volant. «Je suis ici quand je suis de quart (en poste), explique le jeune homme. Je suis chargé du cap et de commander les machines.» Derrière lui, les yeux des membres de sa famille son emplis de fierté.
Emmanuel, 22 ans, est originaire de Labattoir. Engagé dans la marine pour quatre ans, il officie à bord du Sirocco depuis le départ du navire de Toulon, le 18 novembre dernier. Comme à chaque escale, les marins locaux ont eu la possibilité de faire visiter le navire à leur famille. Cette semaine, c’est donc l’unique jeune Mahorais de l’équipage qui a pu faire partager un peu de sa vie à ses proches.
«C’est une tradition, explique Jean-Marc Le Quillier, Capitaine de vaisseau. A Marseille, on a fait venir les familles des marins originaires des quartiers nord. C’est important que les jeunes à bord soient contents. Et je dis toujours, pour qu’un marin soit content, il faut que maman soit contente !»
Le succès de la lutte contre la piraterie
Et la famille d’Emmanuel a de quoi être heureuse de son début de carrière mais aussi impressionnée par le navire sur lequel sert le jeune homme. Le Sirocco, long de 168 mètres, est un navire amphibie à la fois porte-hélicoptères, navire-hôpital et bateau de commandement doté de salles d’Etat-major suréquipées. Il assure d’ailleurs pour quatre mois, le commandement de la force Atalanta qui regroupe des navires italien, allemand, espagnol et ukrainien au large de la Somalie dans le cadre de la lutte contre la piraterie. «29 nations sont engagées dans cette mission, rappelle le Contre-amiral Hervé Bléjean. Nous protégeons à la fois les bâtiments de commerce et l’action du Programme alimentaire mondial (PAM).»
Empêcher les actes de piraterie grâce à une présence dissuasive mais aussi intervenir le cas échéant, le Sirocco prend sa part dans le succès de cette intervention. «Grace à cette pression des forces militaires et les pratiques mises en place par les marines marchandes, on peut dire que la piraterie est contenue. Aucune attaque n’a réussie depuis mai 2012 et ‘seulement’ une douzaine de tentatives, toutes mises en échec, ont été enregistrées en 2013.»
Le Sirocco à Mayotte : livraison, exercices et procurations
Durant son escale à Mayotte, seul territoire de l’Union européenne de la zone d’intervention du navire, le Sirocco a livré une nouvelle vedette à la marine nationale pour accomplir les missions de l’Etat en mer. Les marins ont également profité du lagon pour mener un certains nombres d’exercices d’hélitreuillage. Ils ont même accompli auprès de la gendarmerie, les démarches pour voter par procuration aux prochaines élections municipales !
Hier, le navire a repris la mer avec ses 300 membres d’équipage dont Emmanuel Achiaou. Il navigue, en ce moment même, en direction de Dar-es-Salam et son retour à Toulon est prévu pour début avril.
Emmanuel, lui, a quatre ans pour obtenir son brevet d’aptitude. Après cette escale «à la maison», son prochain séjour à Mayotte n’est pas prévu avant l’année prochaine.
RR
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