La voiture est pensée pour recharger ses batteries en partie ou totalement grâce à l’énergie solaire. Pour l’instant, les modules photovoltaïques installés sur le véhicule ne permettent pas d’assurer une autonomie exceptionnelle, et la caisse doit être light.
En lançant ce marché, le conseil départemental espère aboutir au moment où la technique aura été perfectionnée: «Sur un territoire sous dépendance à 99% des énergies fossiles, et alors que nous serons dans l’obligation légale de parvenir à 30% d’énergies renouvelables dès 2020, nous devons réfléchir à notre diversification», explique Raïssa Andhume, la conseillère départementale de Koungou.
Soibahadine roule écolo
Le département ayant la compétence des transports interurbains, elle envisage de mener ce projet de véhicules électriques avec recharge 100% solaire en trois temps: «Une phase expérimentale avec l’achat de 5 véhicules à usage interne, 4 affectés à la direction de l’environnement et une berline pour le président, avec deux unités solaires de recharge.» Un président qui pourra donc montrer l’exemple en roulant écolo.
Le deuxième temps verra le remplacement progressif du parc du conseil départemental «après études d’impact et analyse sociale et économique. Des emplacements appropriés seront nécessaires pour la recharge, un investissement à charge du délégataire.» Pour enfin généraliser l’auto-partage à tout le territoire.
80 à 250kms d’autonomie
L’élue a déjà rencontré des sociétés intéressées en métropole, Renault, Bolloré et Nissan: «Elles ont jugé que les 80 à 250 km d’autonomie étaient suffisantes pour Mayotte.» Les bornes seront en partie équipées de panneaux photovoltaïques, avec revente éventuelle de l’énergie à EDM.
Selon ses calculs, c’est 50% d’économie que le conseil départemental va faire sur son budget carburant.
Un projet déjà discuté avec les services de l’Etat, «ainsi que l’Ademe qui approuve.» Il pourrait enfin bénéficier d’un cofinancement européen dans le cadre du mix énergétique.
La délibération a été votée moyennant deux abstentions, dont celle du conseiller Zaïdani qui interrogeait sur l’opportunité d’un tel projet alors que les caisses sont vides: «Ayons de l’ambition, rien n’est figé de toute façon, c’est l’expérimentation qui va servir de donner un cadre», lui répondait Raïssa Andhume qui va maintenant pouvoir s’appuyer sur la délibération pour chiffrer son projet.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
Comments are closed.