La nouvelle directrice de la BGE, ex-Boutique de gestion, présentait le Concours Talents 2016. Porté par les BGE nationales, il a été transplanté à Mayotte il y a 10 ans. Et pour fêter cette décennie, Maymounati Ahamadi souhaite innover, « il faut impulser un nouveau souffle », avance-t-elle lors d’une réunion ce jeudi matin avec ses partenaires que sont la Dieccte et les entreprises et banques donatrices.
Le concours destiné aux créateurs d’entreprise est censé motiver les porteurs de projet, révéler des talents et récompenser l’initiative. Mais la BGE veut développer son action et aller au delà des 3 catégories récompensées chaque année, « Commerce-artisanat », « Dynamique rurale », et « Services », « alors qu’au niveau national, se sont rajoutés ‘Innovations’, ‘Jeunes pousses’, ‘Economie sociale et solidaire’ ».
Maymounati Ahamadi verrait bien un éclatement des catégories « Commerce » et « Artisanat », en les dotant chacune séparément de 3.000 euros à 1.000 euros, selon les prix, lauréat régional, prix spécial du jury, prix coups de cœur ou de la Femme entrepreneuse.
Un lauréat qui doit percer au national
C’est donc dans une démarche de concertation qu’elle avait convié ses partenaires, pour améliorer l’organisation du Concours. Et aussi justifier du label qualité que leur a délivré le cabinet Véritas.
Pour Jacques Launay, en charge du développement économique à la Dieccte, l’historique du concours à Mayotte plaide en faveur de la méfiance : « Beaucoup n’ont pas pu sortir du lot. Rajouter une catégorie « commerçants » risque de voir récompenser un douka de plus ! »
Ce que conteste Maymounati Ahamadi : « Nous ne récompensons pas les doukas. Et l’exigence ne doit-elle pas être portée par le jury ? N’oublions pas que nous devons récompenser un lauréat régional qui doit ensuite défendre son projet au concours national. Pas la peine de doter une auto-école, il y en a plein, mais une auto-école qui se spécialise sur des personnes à mobilité réduite retiendra notre attention. »
MAP et Kanga Maore
En conséquence, la Dieccte proposait d’abdiquer pour ne pas risquer la médiocrité : « Il faut accepter qu’une année, il n’y ait pas de candidat dans une catégorie. Il faut récompenser sans risque de voir végéter. » Et en incitant à développer celle des Services, « notamment les services de formation en ligne. Beaucoup atteignent un niveau susceptible de valoriser Mayotte au plan national. » Tout les partenaires étaient d’accord pour primer l’excellence pour assurer la pérennité de la création.
Les seuls à avoir été lauréat national sont Tanchiki Maore pour l’entreprise d’assainissement MAP, et Valérie Ferrier, qui a créé Kanga Maoré avec son compagnon Laurent Guichaoua. Ils sont d’ailleurs tous les deux sollicités, « pour à leur tour doter le Concours Talents 2016. »
Le concours est ouvert depuis le 8 février et les candidats ont jusqu’au 30 avril pour se faire connaître auprès de la BGE. Ils doivent avoir été accompagnés par des structures comme la BGE ou l’Adie, et peuvent aller sur le site dédié.
Pour la directrice de la BGE, l’année à venir doit être l’occasion de « renforcer les liens avec les partenaires, mobiliser les acteurs de l’accompagnement autour des jeunes créateurs et permettre un rayonnement très large par une forte médiatisation locale et nationale. »
Dont acte, le JDM reste un partenaire de ce concours qui épaule ceux qui veulent créer leur propre emploi et dégager de la richesse sur le territoire.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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